Kelly Fraser, une chanteuse inuk proche de son public et d’une « extrême gentillesse », selon sa famille

Tout au long de sa vie, la chanteuse inuk Kelly Fraser, originaire de Sanikiluaq, au Nunavut, a fait preuve d’une « extrême gentillesse » et d’une « grande ouverture envers son public », a fait savoir lundi sa famille dans une déclaration écrite.
Sa famille a confirmé que la chanteuse de 26 ans était morte par suicide la veille de Noël, à Winnipeg, sa ville de résidence.
« Pendant plusieurs années, Kelly a souffert d’un syndrome de stress post-traumatique causé par des traumatismes, du racisme et de l’intimidation vécus durant son enfance », peut-on lire dans la déclaration rédigée par sa mère et ses six frères et sœurs. « Elle cherchait activement de l’aide et elle parlait très ouvertement en ligne des défis auxquels elle faisait face », écrit sa famille.
Kelly Fraser jouait de la musique depuis l’âge de 11 ans, mais elle s’était fait connaître à 13 ans pour son interprétation en inuktitut de la chanson Diamonds, de Rihanna. Son deuxième album, « Sedna » a été mis en nomination aux prix Juno en 2018. L’année suivante, elle a reçu le prix Indspire, qui reconnaît les réalisations exceptionnelles des membres de Premières Nations, des Inuit et des Métis.
L’auteure-compositrice et interprète s’est servie de sa popularité pour faire la promotion des droits des Inuit et dénoncer les torts causés par la colonisation et la stigmatisation.
Kelly Fraser « a donné le meilleur d’elle-même pour aider les autres », a indiqué sa famille.
« Kelly s’est battue extrêmement fort pour aller bien. Nous savons qu’elle souhaiterait que nous fassions tout ce qui est en notre possible pour prendre soin de nous », peut-on lire dans la déclaration écrite.
Sa famille a indiqué qu’elle ne donnerait pas davantage de détails sur les circonstances entourant sa mort et qu’elle souhaitait se recueillir dans l’intimité. Des cérémonies de commémoration auront lieu à Winnipeg et à Iqaluit.

Une contribution qui laissera des traces, selon son producteur
Selon son ami et collègue Thor Simonsen, Kelly Fraser s’est battue pour sa musique, sa santé et son territoire d’origine.
« Elle s’est toujours servie de sa musique pour faire valoir les droits des Inuit, les droits de chasse [et] leurs perspectives d’avenir », mentionne le producteur, qui travaille avec des musiciens du Nunavut.
Thor Simonsen et Kelly Fraser avaient eu l’occasion de travailler ensemble sur l’opus « Sedna » pendant une semaine, lors d’un passage en Colombie-Britannique.
Ils ont aussi entrepris une tournée musicale au Nunavut, où ils en ont profité pour offrir à des jeunes des ateliers sur la langue inuit.
Thor Simonsen a fait savoir que l’artiste inuk avait plus d’une fois laissé son empreinte, « particulièrement auprès des jeunes filles inuit », explique-t-il. « Elles levaient les yeux vers Kelly et je pouvais déceler l’émerveillement dans leurs regards, se souvient le producteur. À elle seule, elle prouvait que tout était possible. »
Lorsqu’elle n’était pas devant les projecteurs, Kelly Fraser prenait part à des rencontres avec des politiciens pour militer en faveur des Inuit et de leurs communautés.
« Elle parvenait à les convaincre en racontant les faits de manière percutante, affirme-t-il. Son impact comme activiste va laisser une empreinte pendant de nombreuses années. »
- Ligne d’écoute du Nunavut Kamatsiaqtut (en anglais seulement) au 1-800-265-3333;
- Embrace Life Council (en anglais seulement);
- Ligne d’écoute de Jeunesse, J’écoute au 1-800-668-6868 ou leur plateforme de clavardage en ligne;
- La ligne d’écoute des Services de crises du Canada au 1-833-456-4566 ou par messagerie texte au 45645;
- Ligne d’écoute de Hope for Wellness (en anglais seulement) au 1-855-242-3310;
- L’Association canadienne pour la prévention du suicide;
- Ligne québécoise de prévention du suicide au 1 866 APPELLE (277-3553);
- Une ligne d’écoute pour le mieux-être des Inuit et des Premières Nations existe aussi : 1 855 242-3310.
– Avec les informations de Sidney Cohen et de Beth Brown
une brave fille avec un cœur en or elle laisse sa trace dommage car il en faut bien d’autres comme elle pour réveiller le monde envers les INUIT ILS ON LEURS PLACE ET IL FAUT LES RECONNAÎTRE J’AI UN RESPECT ENVERS SE PEUPLE QUE J’AIME J’AI MÊME FAIT DONS DE 375 TUQUES FOULARD FAIT DE MES MAINS L »AN PASSER EN COOPÉRATION AVEC LA CHANTEUSE SUSAN AGLUKAT et COMPAGNIE AVION 1st Air je suis fier de mon geste en étant Canadienne Acadienne et Mic- mac MA PENSE SON POUR SA FAMILLE PERDRE UN ENFANT SAIS DOULOUREUX ON NE SEN REMET JAMAIS
Toute cette souffrance…toute cette détresse…je suis de tout coeur avec la famille. Respect pour tout ce que cette jeune femme merveilleuse à apporter à tous. Courage et force à sa famille et à ses amis. Qu’elle repose maintenant en paix dans la Lumière. Merci pour ce bon article.
Mes pensées vont vers Kelly Fraser afin qu’elle sorte le plus vite possible de cet état dépressif, parce que la vie continue après la mort, loin de trouver la paix, l’esprit demeure attaché à cet état. Que la Force t’accompagne afin de voir la Lumière qui te tend toujours la main.
Souhaitons que ces gouvernements qui s’acharnent depuis l’occupation de leur pays à dominer ces Premières Nations sans respect de leurs droits se réveillent et accordent enfin un droit à la réparation en leur fournissant toute l’aide nécessaire sans relâche jusqu’à ce que justice soit rendue.
C’est encore une fois une illustration du sort peu enviable des femmes autochtones au Canada. Malgré son succès, Kelly portait en elle les stigmates du génocide perpétré par les gouvernements envers les peuples autochtones. Il est maintenant évident que les peuples autochtones vivent, collectivement, en tant que peuples, une situation de stress post-traumatique et cela se traduit souvent par un stress post-traumatique individuel. Souvenons-nous du général Roméo Dallaire qui a souffert de stress post-traumatique suite au génocide au Rwanda et de son impact sur sa vie.
Le Canada demeure un pays colonial envers les peuples autochtones et Kelly a vécu ce traumatisme comme la plupart des Inuits et des autres autochtones. Dans ce contexte, c’est loin d’être surprenant de voir les taux élevés de suicides, surtout chez les jeunes, en milieu autochtone et, en particulier, dans l’Arctique canadien. Le colonialisme entraîne souvent chez ses victimes le désespoir et le mépris de soi-même quand on se fait dire que sa culture ne vaut rien par rapport à celle de la société dominante à laquelle on voudrait la forcer à s’assimiler. Finira-t-on par comprendre qu’il faut décoloniser ce pays pour atténuer ce choc que vivent les autochtones et pour donner un sens à leur vie à même leurs langues et leurs cultures ? Mes plus sincères condoléances pour la famille de Kelly et pour ses ami(e)s.
Vraiment les femme autochtones en ont subies… Je suis tellement d’accord avec ton commentaire!