Célébrer la Saint-Jean-Baptiste dans les territoires canadiens en temps de pandémie

Cette année, la fête de la Saint-Jean-Baptiste est célébrée par les francophones des trois territoires dans le confort de leur maison, en musique sur Internet ou en poésie sur des rochers à Iqaluit. La pandémie l’oblige, les organisateurs d’événements ont dû affronter certains défis pour rassembler leurs communautés .
Restreints par les différentes directives de santé publique, des organisateurs aux Territoires du Nord-Ouest, au Yukon et au Nunavut ont choisi une différente approche pour inviter leurs francophones et francophiles à célébrer avec eux.
Événements en direct aux T.N.-O.
Aux Territoires du Nord-Ouest, l’Association franco-culturelle de Yellowknife (AFCY) et celle de Hay River (AFCHR) ont fait front commun pour offrir une programmation principalement en ligne et en direct à travers la journée.
Parmi les activités au menu en soirée : un spectacle jeunesse avec Claire Ness et Brigitte Desjardins et des prestations musicales de Menoncle Jason, DJ Charlebois et Zachary Richard.
Ces spectacles en direct étaient l’option la plus sécuritaire pour éviter tout changement inattendu lié aux mesures de restrictions sanitaires, selon l’organisatrice Pascaline Gréau de l’AFCY.
Elle ajoute que des activités en ligne permettent d’atteindre un plus grand éventail de participants sans devoir se limiter à Yellowknife ou à Hay River.
« Une programmation en ligne c’est une première pour nous. Il pourrait y avoir des ratés, a admis l’organisatrice un peu plus d’une heure avant de devoir reporter le concert du Franco-Ténois Yves Lécuyer en raison de problèmes techniques. »
Spectacle préenregistré au Yukon
Au Yukon, la fête de la Saint-Jean-Baptiste permet habituellement de commencer l’été du bon pied en célébrant le solstice d’une même fête.
Comme ailleurs au Canada, le traditionnel spectacle en soirée a dû être organisé en ligne seulement.
Le clou de la soirée sera le spectacle des artistes SKIDOO, Lucie D et les Immortels ainsi que Meg et Max.
Contrairement aux T.N.-O., l’Association franco-yukonnaise (AFY) a préenregistré son spectacle avec quatre caméras plutôt que de le faire en direct.
« Les gens commencent à être un peu saturés des spectacles en ligne, croit l’agente de projet Kimberly Stanhope de l’AFY. C’était de voir comment on veut rendre ça plus dynamique pour garder l’attention des gens pendant le show. »
Poésie au Nunavut
À Iqaluit, le « bohème du poème », François Picotte, invite les Nunavois à écouter sa poésie en personne au parc territorial Sylvia Grinnell.
Le poète admet que cela n’aura pas la même allure festive qu’un spectacle musical plus habituel pour une soirée de la Saint-Jean-Baptiste à Iqaluit, mais promet tout de même de l’air frais et plus d’une vingtaine de ses poèmes sur une variété de thèmes.
François Picotte ne s’attend pas à ce qu’il y ait une foule de plus de 25 personnes comme le dicte la restriction sanitaire. Par ailleurs, il incitera les spectateurs à respecter les 2 mètres de distanciation.
L’organisation d’un tel événement à petite échelle ne lui a pas créé de gros défis. Il ajoute tout de même y voir l’importance de se rassembler en personne.
« Ça fait plusieurs mois qu’on est encabané, résume François Picotte. Ça ferait peut-être un peu de bien de sortir et de se voir. »