Dans le Nord canadien, le talent autochtone bénéficie du commerce en ligne

Joella Hogan est propriétaire de Yukon Soap Company, une entreprise très active sur internet et qui opère au cœur de son territoire traditionnel dans le nord-est du Yukon. (Nelly Alberola/Radio-Canada)
Si, pendant la pandémie de COVID-19, les achats en ligne ont fait un bond au Canada, certains entrepreneurs autochtones, déjà présents sur Internet, ont vu une forte hausse de leur chiffre d’affaires.
Joella Hogan est membre de la Première Nation Na-Cho Nyak Dun à Mayo, au Yukon, et propriétaire de l’entreprise de savons artisanaux Yukon Soaps Company depuis 2011. Elle se remémore cette période de confinement.
Même si elle admet que le volume des ventes a maintenant un peu diminué, près de 75 % de ses commandes proviennent aujourd’hui des États-Unis.
Une boutique virtuelle pour les Tli?chos
Pour Giselle Marion, gérante du magasin Tli?cho Online Store, avoir une présence uniquement sur Internet présente des avantages.
Née de la volonté commune du gouvernement Tli?cho et des Services communautaires Tli?cho, la boutique virtuelle qui a commencé ses activités en 2008 a pour but de promouvoir la culture tli?choe et « de faire progresser, de favoriser, d’encourager et de promouvoir les intérêts culturels et sociaux du peuple tli?cho dans le reste du Canada », peut-on lire sur leur site Internet.
Cette initiative fait figure de précurseur aux Territoires du Nord-Ouest et les clients principaux sont des résidents de l’Alberta, de la Colombie-Britannique, de l’Ontario, mais aussi des États-Unis et de l’Europe. Mme Marion estime que cette façon de promouvoir la culture tli?cho permet d’exercer un contrôle sur l’esprit et la symbolique véhiculés par chaque produit vendu.
L’influence sur l’ensemble de la communauté
Ouvrir un commerce en ligne ne présente que des avantages selon Joella Hogan, que ce soit en termes financiers ou en raison des effets positifs générés dans les collectivités autochtones.
Acheter ne semble plus être un acte anodin. Se procurer un objet d’artisanat en ligne implique une levée de l’anonymat. Le parcours de l’artiste ainsi que les matériaux utilisés et l’histoire véhiculée à travers l’objet est au centre de la transaction.
Pour Giselle Marion, une forte présence sur les réseaux sociaux permet un plus grand partage de l’information en un temps record.
De son côté, Joella Hogan pense que le commerce en ligne permet aussi de partager et de faire connaitre à un large public les défis rencontrés dans le Nord.