Une communauté autochtone du Nord canadien hantée par son lien avec la bombe d’Hiroshima

Les 6 et 9 août 1945, les villes d’Hiroshima et de Nagasaki étaient anéanties par des bombes atomiques. (Musée du Mémorial pour la paix d’Hiroshima)
Une communauté des Territoires du Nord-Ouest est encore tourmentée par son lien avec les attaques nucléaires qui ont tué des milliers de personnes au Japon il y a 75 ans, d’abord le 6 août à Hiroshima, puis trois jours plus tard à Nagasaki.

De l’uranium a été extrait de Port Radium, une mine située sur la rive est du Grand lac de l’Ours, près de la communauté de Délı̨nę, de 1940 à 1960. Les travailleurs ont d’abord extrait le minerai à des fins médicales, mais durant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement canadien en a discrètement commandé dans le cadre de sa participation au projet Manhattan qui visait à produire la bombe nucléaire aux États-Unis.

L’uranium extrait de cette mine dans le nord du pays a été ensuite envoyé aux États-Unis pour construire la bombe.

Un danger passé sous silence auprès des travailleurs

Au plus fort de la production, 300 familles vivaient à Port Radium, dont 25 familles de Délı̨nę, qui étaient employées pour transporter le minerai sans aucune protection et sans être mises au courant de la manière dont il serait utilisé.

Danny Gaudet a siégé à un comité mixte entre le gouvernement fédéral et Délı̨nę sur l’extraction d’uranium dans la région et dont le rapport a été publié en 2005. Il aurait aimé que le gouvernement fédéral présente ses excuses aux membres de la communauté pour les risques physiques et les dommages moraux causés par cette activité. Toutefois, cela ne s’est pas produit.

« Une des choses les plus importantes que les aînés dans le groupe ont toujours demandée est : « Juste que le gouvernement s’excuse, qu’il reconnaisse qu’il a mal agi ». »Danny Gaudet

Selon lui, personne ne savait à quoi le minerai servirait, même son transport en dehors de la région était secret.

Des excuses au Japon

La communauté de Délı̨nę a présenté ses excuses au Japon.

Cindy Gilday, une environnementaliste et militante pour les droits des Autochtones a participé à ses excuses. Elle s’inquiète toujours au sujet des effets sur la santé de cette activité au sein de la communauté Délı̨nę et sur celle de ceux qui vivent le long de la rivière Grande Ourse. Même chose pour les personnes qui habitent en bordure du chemin emprunté pour transporter le minerai.

« J’espère que le gouvernement du Canada aura le courage de revoir la question avec la nation Dene et au moins de donner plus de détails. »Cindy Gilday, environnementaliste et militante pour les droits des Autochtones

Relations Couronne-Autochtone et Affaires du Nord Canada a expliqué dans un courriel que le gouvernement a reconnu que l’extraction historique d’uranium autour du lac Grand Ours était un enjeu important pour Délı̨nę et qu’il travaille avec la communauté pour trouver des solutions.

Le rapport conjoint de 2005 a mis en évidence que les risques de cancer reliés aux radiations pour les personnes qui ont transporté le minerai à la mine n’étaient pas plus élevés que les niveaux normaux et qu’ils étaient encore plus négligeables pour leurs familles.

D’après les informations de CBC

Radio-Canada

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