Poursuite judiciaire pour protéger la réserve faunique nationale de l’Arctique

Les nations gwich’in de l’Alaska, du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest et 12 organisations environnementales ont annoncé lundi le dépôt devant les tribunaux américains d’une poursuite judiciaire pour la protection de la réserve faunique nationale de l’Arctique en Alaska.
La poursuite stipule que le programme d’exploration pétrolière annoncé récemment par l’administration fédérale américaine est illégal et que le Bureau de la gestion des sols du département de l’Intérieur ne respecte pas son obligation de protection des terres, de l’eau et des peuples
, selon un communiqué des avocats.
En conférence de presse, les leaders autochtones des deux côtés de la frontière ont soutenu que le plus récent développement enfreint leurs droits ancestraux voire les droits de la personne.

La grande région abrite de nombreuses espèces végétales et animales, dont la harde de caribous Porcupine. Après la période de mise bas dans la réserve, les quelque 200 000 bêtes migrent vers l’Est jusqu’aux T. N.-O. traversant les terres traditionnelles des différentes nations gwich’in.
La lutte pour la protection de la réserve faunique nationale de l’Arctique a mené en 1988 à la création du comité directeur Gwich’In (Gwich’in Steering Committee) pour attirer l’attention des politiciens américains et ainsi contrer la pression des pétrolières attirées par de possibles réserves de gaz et de pétrole.
L’ouverture au possible forage pétrolier a été rendue possible par l’adoption en 2017 de la Loi américaine sur les réductions d’impôts et la création d’emplois présidée par la sénatrice de l’Alaska, Lisa Murkowski.
Une étude d’impacts environnementaux s’en est suivie, mais les plaignants de la présente poursuite soutiennent que le processus a été bâclé et n’a pas pris en compte les témoignages des communautés gwich’in touchées notamment celles du côté canadien.
Du soutien au Yukon
Parmi les groupes écologistes impliqués dans la poursuite, figure le chapitre yukonnais de la Société pour la nature et les parcs du Canada. En entrevue, son directeur général, Chris Rider, affirme qu’il était important d’ajouter leur voix pour y représenter les intérêts canadiens.

L’environnementaliste espère que l’union entre les Autochtones et les écologistes permettra d’atteindre les objectifs de protection comme ce fût le cas dans le dossier du bassin versant de la rivière Peel au Yukon.
Le député fédéral du Yukon, Larry Bagnell, affirme avoir milité depuis des décennies aux côtés des Gwich’in et regrette que ces efforts n’aient pas mené aux résultats escomptés. La poursuite judiciaire, selon lui, est une bonne avenue.