Les chercheurs de la plus grande expédition en Arctique lancent un cri d’alarme
À l’issue d’un voyage de plus d’un an dans le cercle arctique pour y mener des recherches sur les changements climatiques, le brise-glace Polarstern est rentré lundi dans son port d’attache, à Bremerhaven dans le nord-ouest de l’Allemagne.
Partie le 20 septembre 2019 de Tromsø en Norvège, la mission a permis à des centaines de scientifiques de se relayer pour documenter les bouleversements qui touchent le Pôle Nord.
Cette ambitieuse exploration organisée par l’institut Alfred-Wegener est d’une ampleur inédite. Durant les 389 jours passés en mer, le brise-glace s’est laissé dériver pour permettre à l’équipage (600 chercheurs et experts en provenant de 37 pays à travers le monde) de collecter des données sur l’environnement de la région. Un périple d’autant plus incertain qu’une bonne partie du voyage s’est déroulé en pleine pandémie mondiale.
La banquise dans l’Arctique fond à une « vitesse dramatique »
De retour au bercail, le physicien et climatologue et chef de l’expédition, Markus Rex, a expliqué que les chercheurs ont vu comment la mer de glace de l’Arctique est en train de mourir. Rappelons que l’Arctique est la région du monde qui se réchauffe le plus vite.
« Bien qu’aujourd’hui, le centre de l’Arctique reste un paysage fascinant et gelé en hiver, la glace n’est que deux fois moins épaisse qu’il y a 40 ans », a-t-il dit précisant que les températures hivernales étaient presque toujours dix degrés plus élevés que ce que Fridtjof Nansen a connu lors de son expédition dans l’Arctique il y a plus de 125 ans.
En 10 mois, le Polarstern aura parcouru 3 400 kilomètres. Cette mission baptisée Mosaic (Multidisciplinary drifting Observatory for the Study of Arctic Climate) doté d’un budget de plus de 200 millions de dollars s’est faite avec la collaboration de 80 instituts de recherches. Elle a eu pour objectif d’étudier aussi bien l’océan, l’écosystème, la banquise et l’atmosphère.
- 390 jours estimés
- 600 scientifiques internationaux à bord (par alternance)
- 20 pays impliqués
- 4 brise-glaces de ravitaillement
- 7 km par jour
- 6 personnes affectées à la surveillance d’ours polaires aux alentours du navire Polarstern