Le peu d’intérêt pour la réserve faunique de l’Arctique en Alaska bien accueilli au Canada

La Réserve faunique nationale de l’Arctique, en Alaska, fait l’objet d’une campagne de protection devant les autorités américaines depuis des décennies. (Tim Sloan/Getty Images)
Les réactions sont positives au Canada face au manque d’intérêt qu’a suscité mercredi la vente de baux dans la réserve faunique de l’Arctique en Alaska. Une lutte est en cours depuis plusieurs décennies pour protéger cette région du développement pétrolier.

Des 22 parcelles offertes aux enchères, 12 ont fait l’objet d’offres et de celles-ci, 8 ont été obtenues sans concurrence par une société d’État de l’Alaska, l’Alaska Industrial Development and Export Authority.

L’administration Trump a ouvert la grande région vierge au développement industriel, une mesure qui devait rapporter 1,8 milliard de dollars américains. Seuls 14 millions de dollars ont été générés, dont la grande majorité en provenance de la société d’État, selon les plus récentes estimations.

La mise aux enchères faisait l’objet d’une poursuite judiciaire des groupes environnementaux et des nations Gwitch’in de l’Alaska, du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest, qui visait, sans succès, à en empêcher la tenue.

Selon le chef du conseil de la Première Nation Vuntut Gwich’in, Dana Tizya-Tramm, les résultats de la vente sont un « échec » pour les promoteurs du forage, et un « succès pour les Gwich’in ».

« L’Alaska a théoriquement dépensé plus d’argent sur le processus de mise aux enchères et n’a ainsi fait aucun profit sur les soumissions pour les concessions. »Dana Tizya-Tramm, Première Nation Vuntut Gwich'in

Du côté des environnementalistes, les résultats de la vente prouvent, selon Malkolm Boothroyd, de la Société pour la nature et les parcs du Canada au Yukon, que la campagne de sensibilisation a fonctionné.

De fait, ces derniers mois, de nombreuses grandes banques, tant au Canada qu’aux États-Unis, ont annoncé ne pas avoir l’intention de financer des travaux dans la région.

La Réserve faunique nationale de l’Arctique (ANWR) en Alaska abrite notamment le troupeau des caribous Porcupine. Selon les Gwich’in, les forages pétroliers dans la zone auront des conséquences catastrophiques sur la faune locale. (Associated Press/U.S. Fish and Wildlife Service)
« Tous les grands joueurs ont tourné le dos à cette vente de baux […] les entreprises savaient qu’elles feraient face à une opposition incroyable aux travaux de forage, qu’elles auraient du mal à trouver des banques pour leur prêter l’argent. »Malkolm Boothroyd, Société pour la nature et les parcs du Canada, Yukon

Les politiciens fédéraux ont également réagi favorablement à la nouvelle. Le député fédéral du Yukon, Larry Bagnell, actif au sein de la campagne contre le développement depuis de nombreuses années, a déclaré : « Alors que la vente de concessions dans la réserve est préoccupante, je suis heureux que la vente n’ait pas attiré l’intérêt des grandes pétrolières. »

« Le Canada avait préalablement demandé la tenue de plus de consultations pour évaluer les impacts possibles à long terme sur la harde de caribous Porcupine, comme le stipule le traité entre le Canada et les États-Unis sur le caribou Porcupine », a affirmé par voie de communiqué le ministre de l’Environnement, Jonathan Wilkinson.

Les Gwich’in et les groupes environnementaux attendent encore le résultat de trois autres actions en justice intentées pour empêcher le développement de la grande région de 77 000 kilomètres carrés le long de la côte arctique. Cette mise aux enchères plus récente visait une superficie de 4553 kilomètres carrés.

Avec les informations de Philippe Morin, Paul Andrew, Elyn Jones et Alaska Public Media

Radio-Canada

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