En Alaska, un projet pétrolier approuvé près d’une zone de conservation
Le gouvernement américain a approuvé le projet pétrolier Willow dans la Réserve pétrolière nationale en Alaska, permettant la construction à proximité d’une zone de conservation très prisée dans une région largement sous-développée.
ConocoPhillips, l’entreprise qui va opérer le site, pourra établir jusqu’à trois sites de forage, une installation de traitement, des routes en gravier et des pipelines sur le versant nord, selon le Anchorage Daily News.
Deux autres sites de forage, des routes et pipelines supplémentaires proposés par ConocoPhillips pourront être envisagés plus tard, a aussi fait savoir le département de l’Intérieur dans un communiqué mardi.
Du pétrole dans cinq ans
La construction du projet Willow, dans la réserve située dans le nord de l’État et qui s’étend sur plus de 93 000 km carrés, pourrait commencer l’année prochaine après l’obtention des autorisations réglementaires. La production de pétrole commencerait environ cinq ans plus tard, a déclaré Natalie Lowman, porte-parole de ConocoPhillips.
Selon le département de l’Intérieur, ce projet vise à produire jusqu’à 160 000 barils de pétrole par jour et environ 600 millions en 30 ans. Les volumes pourraient permettre de compenser la diminution de la production de pétrole et des revenus de l’État de l’Alaska, pense le département.
Il ajoute que jusqu’à 1000 emplois pourraient être créés pendant la phase de construction et 400 pendant la phase opérationnelle.
Les groupes environnementaux inquiets
L’annonce du projet a provoqué les critiques de groupes environnementaux qui le qualifient de menace pour la zone spéciale du lac Teshekpuk, un complexe de zones humides dans la réserve. Il abrite des oiseaux migrateurs et des aires de mise bas pour le troupeau de caribous du lac Teshekpuk.
Kristen Miller, directrice de la conservation pour l’Alaska Wilderness League, estime que la décision de l’administration américaine est une dangereuse ruée vers le développement. Les environnementalistes ont également déclaré que les ours polaires pourraient être menacés.
« Les responsables de l’administration ont vu une opportunité de contenter un autre souhait de l’industrie pétrolière, l’attention du public étant détournée par le coronavirus, et ils l’ont saisie », dénonce Mme Miller.
Le gouvernement fédéral avait mis la réserve pétrolière de côté il y a près d’un siècle pour son potentiel énergétique, mais aucune vente de baux ne s’était tenue pendant des années.
Avec les informations de Associated Press