Chiens attaqués par des lynx au Yukon : un comportement inhabituel, dit un biologiste

Au cours des dernières semaines au Yukon, il y a eu deux incidents au cours desquels un lynx s’est attaqué à un chien domestique. (Kyslynskyy/iStock/Getty Image)
Il est inhabituel pour des lynx de s’attaquer à des chiens, selon un biologiste yukonnais. Celui-ci met en cause la diminution de la population de lièvres, la proie privilégiée de ces félins.

Tom Jung, biologiste au gouvernement du Yukon, est surpris de ces attaques. « Ce n’est pas un comportement typique des lynx. Je suis sûr que ce n’est pas la première fois que cela arrive, mais ce sont vraiment des prédateurs du lièvre d’Amérique. Il est donc assez inhabituel qu’ils attaquent un chien », affirme-t-il.

Le premier incident est survenu à la fin du mois janvier alors que deux femmes promenaient leurs chiens près de Beaver Creek. Un lynx, sorti de nulle part, a saisi un des chiens à la tête. Les deux femmes ont réussi à séparer les animaux. Le lynx a été abattu plus tard.

Le second incident a eu lieu la semaine dernière. Un lynx s’est attaqué à un chiot de 1 an dans le quartier McIntyre. Un agent de la conservation qui se trouvait sur les lieux à réussi à sauver le chien.

Le biologiste Tom Jung est surpris, mais pas complètement étonné par ces attaques parce que la population de lièvres d’Amérique est à la baisse et qu’ils sont la proie privilégiée du lynx. (Wayne Vallevand/CBC)
Le déclin de la population de lièvre donne faim aux lynx

Tom Jung pense que ces comportements inhabituels des lynx sont liés au déclin de la population de lièvres d’Amérique.

« La réponse la plus logique, c’est que les lynx ont faim », explique-t-il. Privés de leur proie habituelle, les félins cherchent autre chose à se mettre sous la dent. « Et malheureusement, il semblerait qu’ils aient décidé de s’attaquer aux chiens. »

Les populations de lynx et de lièvres d’Amérique sont le sujet d’études classiques sur le cycle prédateur-proie.

Lorsque les lièvres deviennent plus nombreux, les lynx prospèrent, jusqu’à ce que la population de lièvres atteigne un pic et commence à décliner. Le nombre de félins diminue alors également. « Il s’agit d’un cycle de neuf à dix ans », explique M. Jung.

« Quand ils sont le plus nombreux, il y a environ trois ou quatre lièvres par hectare. Mais, pendant le déclin, c’est plutôt un pour 10 hectares. C’est donc une sacrée différence », dit Tom Jung, qui précise que c’est la troisième année de déclin pour la population des lièvres d’Amérique du Yukon.

Le lynx se fera donc bientôt plus rare, et la population de lièvres recommencera à grossir.

Les pics de population ne sont cependant plus ce qu’ils étaient. « Rendues à leur pic, les populations de lièvres et de lynx ne sont plus aussi importantes que ce qu’elles étaient dans les années 1970 ou 1980 », dit M. Jung.

Les changements climatiques pourraient être un des facteurs en cause en diminuant la quantité de nourriture disponible pour les lièvres, et il pourrait également y avoir d’autres facteurs de stress pour la population de lynx.

« Nous ne savons pas très bien pour l’instant pourquoi nous avons ces faibles pics », conclut M. Jung.

Avec les informations d’Elyn Jones

Radio-Canada

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