« Mots sur la toundra », un festival nordique pour faire honneur à la poésie

Iqaluit s’apprête à lancer la deuxième édition du festival Mots sur la toundra, du 15 au 26 mars. (Matisse Harvey/Radio-Canada)
La communauté francophone d’Iqaluit, au Nunavut, s’apprête à lancer lundi la deuxième édition de son festival de poésie Mots sur la toundra. L’occasion pour des amoureux des mots d’aiguiser leur plume et de la faire connaître au grand public qui, cette année, pourra assister à l’événement.

Mardi soir, 20 h 00. Dans la noirceur, en périphérie d’Iqaluit, le faisceau lumineux d’un projecteur fait danser des lettres sur la neige.

Derrière son projecteur portatif, André Beaupré, un résident francophone d’Iqaluit, teste son équipement qui servira à faire défiler des poèmes composés tout spécialement pour son festival de poésie.

« Ce qui est le fun avec la poésie, c’est que ça peut aller dans tous les sens. Notre seule limite, c’est notre imagination. »André Beaupré, fondateur du festival Mots sur la toundra
André Beaupré est le francophone à l’origine du festival Mots sur la toundra, lancé en mars 2020 à Iqaluit. (Matisse Harvey/Radio-Canada)

Ce passionné des mots raconte qu’il a d’abord eu l’idée de créer « une vitrine pour la poésie dans l’Arctique. »

« L’idée, c’est de provoquer des occasions pour les gens de se rassembler, d’échanger, de créer, de rire [et] d’avoir des émotions ensemble », explique celui qui est aussi moniteur de français langue première à l’École des Trois-Soleils pour le programme linguistique Odyssée.

De Gilles Vigneault à Fred Pellerin

La première édition du festival a vu le jour en mars 2020 sous la forme d’une soirée de projection de poèmes dans la toundra.

André Beaupré avait dû se rabattre sur un événement virtuel lorsque la pandémie de COVID-19 a mis un frein à tous les rassemblements intérieurs et extérieurs. « J’étais dans la toundra pour filmer [tandis] que les gens regardaient en ligne », se souvient-il.

Les poètes Gilles Vigneault et Webster y avaient participé en envoyant un poème composé pour l’occasion.

Une dizaine de personnes ont contribué au festival en 2020, mais André Beaupré s’attend à recevoir davantage de poèmes cette année. (Matisse Harvey/Radio-Canada)

S’il a reçu une rétroaction positive après le premier, André Beaupré assure que le festival de cette année s’annonce beaucoup plus enthousiasmant.

Hormis la soirée de projection, le festival offrira aussi des ateliers pour les enfants, une soirée slam et un concours virtuel de vidéos poétiques.

Il y aura aussi des contributions des poètes québécois Fred Pellerin, Tire le coyote et Louise Desjardins.

« Si on n’ose rien, on n’a rien. Si je contacte des artistes pour leur demander de participer, le pire qu’ils peuvent me dire, c’est non. Donc, c’est ce que j’ai fait. »André Beaupré, fondateur du festival Mots sur la toundra

À plus long terme, il souhaiterait voir le festival prendre de l’ampleur et obtenir des sources de financement. « En ce moment, ce festival survit avec du bénévolat », souligne-t-il.

Il envisage déjà de faire venir des poètes québécois pour des performances et des ateliers en personne.

«Je trouve que la poésie, c’est vraiment une façon ludique d’apprivoiser la langue», explique André Beaupré. (Matisse Harvey/Radio-Canada)
Un festival qui rend la poésie accessible

Emilie Chabot-Lagacé participera pour la deuxième fois au festival cette année. Cette éducatrice spécialisée à l’École des Trois-Soleils raconte que la poésie a toujours fait partie de sa vie.

J’écris depuis que je suis toute petite, dit-elle. Pour moi, écrire, c’est m’exprimer.

Elle s’apprête d’ailleurs à publier et imprimer elle-même son deuxième recueil de poésie. Elle a aussi créé une page Facebook il y a quelques années pour offrir une vitrine à ses créations.

«J’aime écrire de façon impérative [et] impulsive. Je revisite très rarement mes textes pour les modifier et les améliorer», explique Emilie Chabot-Lagacé (Matisse Harvey/Radio-Canada)
Le festival, dit-elle, a surtout l’avantage « de rendre accessible » la poésie à la communauté francophone.

« Avant, je vivais à Montréal et il y avait souvent des événements comme [celui-là] qui se passaient toutes les semaines », explique Emilie Chabot-Lagacé. « Mais moi, personnellement, ça ne me donnait pas vraiment envie de participer parce que […] c’est un grand bassin [et] tu as l’impression d’être tout petit. »

Elle espère être en mesure de braver sa timidité pour réciter l’un de ses poèmes sur la scène du Franco-Centre le 26 mars à l’occasion d’une soirée de slam et de poésie.

Le festival Mots sur la toundra aura lieu à Iqaluit du 15 au 26 mars.

Matisse Harvey, Radio-Canada

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