La calotte glaciaire du Groenland peut fondre entièrement, craignent des experts

Le Groenland a déjà perdu la totalité de sa calotte glaciaire. Un phénomène qui s’est déroulé il y a au moins un million d’années. L’île pourrait à nouveau se retrouver bientôt dans la même situation, selon les conclusions d’une étude internationale.
Publiés lundi dans la revue de l’Académie des sciences américaines (PNAS), les résultats de l’étude montrent qu’il est sans doute trop tard pour inverser le processus de la fonte de la calotte glacière puisque les températures actuelles sont presque équivalentes à celles observées il y a un million d’années.
Les scientifiques expliquent qu’il est aujourd’hui devenu « essentiel » de comprendre l’histoire de la calotte glaciaire de ce territoire autonome danois afin de prévoir les réactions au réchauffement climatique futur et sa contribution à l’élévation du niveau de la mer.
Cependant, cette histoire est mal connue avant le dernier interglaciaire, admettent les chercheurs. « La plupart des connaissances proviennent de l’interprétation des sédiments marins ».
En 2017 à Copenhague, au Danemark, l’équipe américano-européenne a donc analysé les sédiments au fond de la carotte de glace prélevée en 1966 dans la base Camp Century, situé 120 km au nord-ouest du Groenland.
L’étude indique également que les sédiments, gelés sous près de 1,4 km de glace, contiennent des plantes fossiles bien préservées et des biomolécules provenant d’au moins deux périodes chaudes sans glace au cours des derniers millions d’années.
Dans un état exceptionnel de conservation, ces sédiments composés d’écorces, de mousses, de racines ou de pollen datent de plusieurs centaines de milliers d’années, véritable témoin d’une autre époque.
« Les isotopes stables enrichis dans la glace indiquent l’absence de couche de glace. La similitude des rapports d’isotopes dans les sédiments les plus élevés avec ceux mesurés dans le substratum rocheux près du centre du Groenland suggère que la calotte de glace a fondu et s’est reformée au moins une fois au cours du dernier million d’années », conclut l’étude.