Des « bombes de chaleur » accélèrent la fonte des glaces dans l’Arctique, révèle une étude
Une équipe de scientifiques britanniques et américains ont découvert un phénomène dans les eaux de l’Arctique qu’ils ont baptisé « bombes de chaleurs ». Ce mécanisme jusqu’ici mystérieux en provenance de l’océan Pacifique contribuerait à la fonte de la glace marine.
Des poches constituées d’eau chaude salée pourraient expliquer en partie pourquoi la glace de l’extrême nord fond plus rapidement que dans le reste de la planète. C’est en tout cas la principale conclusion d’une récente étude publiée dans la revue Nature Communications.
Le réchauffement climatique est responsable de la fonte des glaces, ce n’est malheureusement aujourd’hui une nouvelle pour personne. Mais les travaux des chercheurs de l’Université de Bangor, au Royaume-Uni, et de l’Université de San Diego, aux États-Unis, ont levé le voile sur ces bombes chaudes qui se répandent depuis l’océan Pacifique jusqu’à l’océan Arctique.
Des quantités de chaleur sans précédent pénètrent dans le secteur pacifique de l’océan Arctique par le détroit de Béring, en particulier pendant les mois d’été, précise le document qui explique ensuite que même si une partie de la chaleur est perdue dans l’atmosphère au cours du refroidissement automnal, une « fraction significative » de l’eau chaude et salée « plonge » sous une couche plus fraîche d’eau proche de la surface, s’étendant ensuite sur des centaines de kilomètres. »
Du détroit de Béring, l’eau est plus chaude et contient également un taux de salinité supérieur à l’eau de l’océan Arctique. Elle s’infiltre ensuite dans l’étroit passage du canyon sous-marin de Barrow, au nord de l’Alaska. Ce sont ces particularités observées par les chercheurs qui créé les bombes chaudes qui augmentent en nombre depuis maintenant une dizaine d’années, en particulier durant l’été.
Le rythme de l’accélération de la fonte des glaces de mer dans l’Arctique a été difficile à prévoir avec précision, en partie à cause de toutes les rétroactions locales et complexes entre la glace, l’océan et l’atmosphère, affirme l’étude. « Ce travail met en évidence le rôle important que joue l’eau des océans dans le réchauffement, dans le cadre de ces rétroactions. »