Des annulations des festivités de la fête du Canada dans le Grand Nord

Des municipalités du Yukon ont annoncé l’annulation des festivités pour célébrer la fête du Canada en ce 1er juillet.
Une décision prise à la lumière de la découverte, dans l’ouest du pays, de restes d’enfants de pensionnats pour Autochtones.
Le grand chef du Conseil des Premières Nations du Yukon, Peter Johnston, croit que c’est une bonne chose.

Les villes de Dawson, Haines Junction et Carmacks ont toutes annoncé l’annulation des activités, alors qu’à Whitehorse, c’est la Légion canadienne qui, il y a deux semaines, a pris la même décision en raison, toutefois, de l’éclosion de cas de COVID-19.
« L’ambiance n’est pas à la fête », a écrit le conseil municipal de Dawson dont la décision a été prise en consultation avec la Première Nation Tr’ondëk Hwëch’in.
Le maire et le conseil de Haines Junction ont affirmé dans un communiqué qu’il serait « inapproprié de tenir une fête du Canada cette année ».
Peter Johnston souligne, pour sa part, que le contexte actuel au Yukon ne se prête pas à la fête de toute façon. Avec la COVID, on ne manquera pas grand-chose. Mais ce sera triste pour les enfants qui sont ceux qui profitent le plus des activités dans les communautés.
« Ça nous donnera l’occasion d’être avec notre famille et de regarder le tout avec une autre perspective », dit le grand chef.
Des gestes attendus
Le conseil municipal de Dawson a également annoncé dans son communiqué son intention d’octroyer les fonds mis de côté pour les célébrations de la fête du Canada pour participer aux efforts de recherches de sépultures non identifiés sur les sites des anciens pensionnats pour Autochtones du territoire.
« La Ville de Dawson souhaite aller au-delà de gestes vides », peut-on lire dans le communiqué.
Le grand chef souligne que pour tourner la page sur les épisodes du passé, il faudra, effectivement, des gestes concrets.
« Nous sommes pris dans la troisième génération d’impacts et la question est à savoir où aller maintenant, affirme-t-il. Tous ces gestes de protestation reviennent finalement à riposter avec un message pour le Canada qui dit que la situation est intolérable, qu’il faut faire mieux et mettre les ressources nécessaires, non pas seulement pour nos peuples, mais pour éduquer le public. »