Un camp dans le Grand Nord canadien offre un programme éducatif sur des terres ancestrales
Des élèves du secondaire de la région du delta du fleuve Mackenzie, aux Territoires du Nord-Ouest, pourront bientôt suivre un programme d’éducation sur des terres ancestrales et pour lequel ils obtiendront des crédits.
Pour la première fois, le Centre pour la recherche et l’éducation Dechinta offrira ce programme à cinq élèves du secondaire de Tuktoyaktuk. Ils apprendront et vivront sur les terres juste à l’extérieur de leur communauté.
L’endroit est particulièrement important pour Noel Cockney, le directeur régional de la programmation pour la région du delta du fleuve Mackenzie. « C’est l’endroit où j’ai grandi et où mes grands-parents, quand j’étais plus jeune, ont fait une chose similaire avec mes camarades de classe, alors je boucle la boucle », dit-il.
Dechinta est un organisme caritatif qui propose ce programme grâce, en partie, à des fonds du gouvernement fédéral. Il est aussi connu pour son « université de brousse » qui offre des cours universitaires reconnus.
Cockney travaille avec Dechinta depuis un peu plus d’un an et a participé au programme à Yellowknife. Il affirme qu’il avait hâte d’apporter ce genre de programme éducatif chez lui.
Avec un financement d’Ottawa reçu en 2019, l’organisme a pu étendre ses services dans des régions comme celle du delta du fleuve Mackenzie.
Le projet pilote dont Cockney est le fer de lance devrait durer trois semaines, du 13 septembre au 4 octobre, dans une zone située à environ 15 minutes de bateau au nord-est de Tuktoyaktuk.
Les élèves gagneront des crédits scolaires et Noel Cockney invitera différentes personnalités à enseigner des sujets comme les changements climatiques ou encore l’histoire inuvialuit.
« Nous nous concentrerons sur la construction d’une hutte de terre, ce que je trouve très excitant, car j’ai grandi ici. Mais je n’ai jamais vu ce type de construction être entrepris », ajoute-t-il.
Élèves et visiteurs seront logés dans des tentes en toile.
Mettre plus de projets de ce type en place
Kelsey Wrightson, la directrice générale de Dechinta, précise que l’organisme cherchait à mettre en place un programme qui reflète la « diversité des savoirs autochtones ». Elle explique aussi qu’il devait « démontrer vraiment ce que cela signifie d’investir dans une économie de la connaissance qui soutient l’excellence des Autochtones du Nord ».
M. Cockney pense que cette activité devrait être l’occasion de montrer aux élèves l’histoire. Mme Wrightson espère qu’il s’agit donc du premier programme, sur de nombreux à venir, que Dechinta offrira dans la région. Pour elle, il était important que quelqu’un comme Noel Cockney soit celui qui développe ce projet créé spécifiquement pour sa région d’origine.
« C’est ce qui se passe quand on met des ressources derrière les relations », estime Mme Wrightson.
Pour Noel Cockney, le but ultime est de mettre en place un programme tel que « l’université de brousse » de 16 semaines et de montrer aux jeunes qu’ils peuvent apprendre des compétences utiles à leur avenir en dehors de leur salle de classe habituelle.
« L’éducation n’est pas si difficile ou aussi mauvaise que ce que les gens font croire. »
Avec des informations de Mackenzie Scott