Éducation : un territoire du nord-ouest canadien n’en fait pas assez selon un rapport officiel

Le gouvernement ténois n’en fait pas assez pour assurer la réussite de ses élèves, selon le bureau du vérificateur general. (Istock)
Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest n’en fait pas assez pour assurer l’intégration et la réussite scolaire de ses élèves de la maternelle à la 12e année, selon un rapport du Bureau du vérificateur général du Canada, déposé jeudi à l’Assemblée législative.

Le rapport révèle, entre autres, que le ministère de l’Éducation a de la difficulté à collecter et à analyser des données sur le rendement de son propre système d’éducation, au point où il n’est pas en mesure d’en évaluer l’efficacité.

Selon le rapport, il existe toujours des écarts de réussites entre les grands centres et les plus petites communautés, et l’enseignement des langues autochtones fait défaut.

Ce nouveau rapport se veut la suite d’une première vérification en 2010. Le vérificateur général avait alors conclu que le Ministère avait amélioré son accès à l’éducation et augmenté son taux d’obtention de diplômes, mais qu’il ne collectait pas adéquatement les données sur le rendement de ses élèves.

Le territoire a depuis mis au point différentes initiatives et stratégies, ainsi qu’un plan de renouvellement de l’éducation. Mais, selon le nouveau rapport, le gouvernement n’a pas honoré certaines obligations incluses dans ses propres plans.

« Nous sommes grandement préoccupés par nos constatations, étant donné l’importance de l’éducation pour les enfants » , conclut le directeur principal de la vérification, Glenn Wheeler.

« Le ministère doit agir et collaborer avec les administrations scolaires régionales et d’autres partenaires pour s’assurer que le système d’éducation améliore les résultats scolaires des élèves. »

Dans son rapport, le Bureau du vérificateur général a fait une dizaine de recommandations, que le gouvernement ténois a acceptées.

La tâche reviendra maintenant au nouveau ministre de l’Éducation, de la Culture et de la Formation, R.J. Simpson d’implanter ces recommandations et de répondre à la vérification.

Le Rapport du vérificateur général du Canada à l’Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest sur l’éducation de la petite-enfance à la 12e année. (Mario de Ciccio/Radio-Canada)
La collecte de données défaillante

Selon le rapport, le gouvernement ne recueille pas assez d’information qui lui permettrait de combler les écarts de rendement qui persistent entre les élèves.

Le rapport dévoile par ailleurs que la méthode utilisée par le gouvernement pour calculer le taux d’obtention du diplôme secondaire conduit à des résultats trop positifs.

En 2017, par exemple, le Ministère avait calculé un taux d’obtention du diplôme à 72 % en divisant le nombre de diplômés par le nombre de personnes ayant 18 ans.

En faisant ses propres calculs basés sur des méthodes semblables à celles utilisées par la majorité des administrations ailleurs au pays, le Bureau du vérificateur général en est venu à un taux, nettement inférieur, de 44 %.

Selon le rapport, des analyses plus précises et détaillées pourraient aider le Ministère à mieux comprendre les mesures à prendre pour améliorer les résultats de ces élèves.

Glenn Wheeler est le directeur principal de l’audit et porte-parole du vérificateur général à Yellowknife. (Mario de Ciccio/Radio-Canada)
Lent progrès pour l’enseignement des langues autochtones

Malgré les nouvelles initiatives mises en place par le Ministère après la vérification de 2010, le Bureau du vérificateur général estime que les progrès pour améliorer les programmes de langues et de cultures autochtones sont trop lents.

Ainsi, le Ministère a mis quatre ans à revoir sa politique sur l’enseignement des langues et cultures autochtones et n’a élaboré sa nouvelle politique qu’en 2018 avec un nouveau programme qui a commencé cette année.

« Malgré ces efforts nous croyons que le gouvernement a mis trop de temps à améliorer l’enseignement des langues autochtones, explique le rapport […] Faute d’un programme d’études à l’échelle territoriale pendant de nombreuses années, les élèves n’ont peut-être pas eu l’occasion d’apprendre leur langue dans un environnement plus structuré. »

« Chaque année qui passe sans amélioration représente une opportunité manquée [pour ces jeunes élèves]. »Glenn Wheeler, directeur principal de l’audit et porte-parole du vérificateur général à Yellowknife
Les choses s’améliorent, selon le ministre
Le ministre de l’Éducation des Territoires du Nord-Ouest, R.J. Simpson après le dépôt du rapport sur l’Éducation. (Mario de Ciccio/Radio-Canada)

Dans une mêlée de presse après la publication du rapport, le ministre de l’Éducation R.J. Simpson a assuré que le prochain plan d’amélioration du territoire était déjà en cours d’élaboration.

Ce nouveau plan aura, selon lui « de grands objectifs », mais adoptera également « une approche plus ciblée » pour éviter d’essayer d’en faire trop, comme ça a été le cas dans le passé, croit-il.

Son ministère doit d’ailleurs dévoiler vendredi les résultats d’une évaluation interne sur les cinq premières années de son plan pour le renouveau en éducation.

Mario De Ciccio, Radio-Canada

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