Élections au Canada : opération séduction pour Justin Trudeau dans le Grand Nord

Le premier ministre sortant Justin Trudeau était de passage à Iqaluit, lundi après-midi, pour la première fois depuis le déclenchement des élections fédérales. (Matisse Harvey/Radio-Canada)
Déterminé à ce que son parti reprenne le siège du Nunavut à la Chambre des communes, le chef libéral et premier ministre sortant, Justin Trudeau, était de passage à Iqaluit lundi après-midi pour la première fois depuis le début de la campagne électorale fédérale.

Justin Trudeau est le premier chef à avoir mis le cap vers la capitale du Nunavut depuis le déclenchement des élections. Sa formation politique espère regagner le siège de cette circonscription représentée depuis 2019 par la députée néo-démocrate sortante Mumilaaq Qaqqaq.

Le chef libéral a profité de son arrêt pour rencontrer des résidents et des partisans. S’il est porté au pouvoir, son parti promet notamment d’investir dans le logement auprès des Inuit et dans l’apprentissage et la garde d’enfants autochtones.

Il a d’ailleurs promis aux Inuit une somme de 360 millions de dollars pour le logement et 1,4 milliard pour une stratégie en santé mentale visant toutes les communautés autochtones du pays.

« Nous avons tiré de nombreuses leçons de la pandémie », a-t-il affirmé, en citant notamment les besoins grandissants en santé mentale.

« Cette élection est le moment pour les gens de choisir si nous allons de l’avant dans la lutte contre les changements climatiques, si nous investissons dans les infrastructures, si nous soutenons les garderies, si nous construisons plus de logements ou si nous avançons dans une direction différente », a-t-il ajouté.

Justin Trudeau espère que les Nunavummiut éliront la candidate libérale Pat Angnakak aux élections fédérales du 20 septembre. (Matisse Harvey/Radio-Canada)

Il a aussi présenté la candidate libérale Pat Angnakak, qui était jusqu’à récemment députée de la circonscription Iqaluit-Niaqunnguu à l’Assemblée législative du Nunavut.

Par le passé, Pat Angnakak a également été ministre territoriale de la Santé, ainsi que ministre responsable de la Société d’habitation du Nunavut et de la Société d’énergie Qulliq. Elle a aussi été la première personne à occuper le poste de commissaire adjointe du Nunavut.

« J’aime penser que mes huit années d’expérience en tant que députée […] me donneront une longueur d’avance en politique. »Pat Angnakak, candidate libérale

Les libéraux ont mené une opération séduction au territoire avant le déclenchement des élections. Récemment, le ministre fédéral des Affaires du Nord, Daniel Vandal, était de passage à Iqaluit pour donner plus de détails sur les développements du projet de construction d’un centre de rétablissement.

Après plusieurs années en politique territoriale, la candidate libérale Pat Angnakak espère maintenant représenter les Nunavummiut à la Chambre des communes. (Matisse Harvey/Radio-Canada)
Un rassemblement qui suscite l’engouement

Aînés, enfants, jeunes adultes… plusieurs dizaines de résidents étaient au rendez-vous pour rencontrer le premier ministre sortant et la candidate Pat Angnakak. « Je pense qu’elle tiendra ses [promesses] en matière d’itinérance et d’emploi pour les Inuit », croit Sarah Nangmalik, une résidente d’Iqaluit qui s’est rendue au rassemblement avec ses petits-enfants.

« Le logement devrait être la priorité, mais aussi les besoins importants auxquels font face les plus petites communautés [du Nunavut] », soutient quant à lui Shelton Nipisar, un futur étudiant en traduction au Collège de l’Arctique du Nunavut qui compte quant à lui voter pour le Nouveau Parti démocratique (NPD).

D’autres résidents d’Iqaluit se sentent toutefois davantage interpellés par les libéraux. « Je trouve qu’il [Justin Trudeau] fait du bon travail. Et même s’il n’est pas un politicien parfait, je pense qu’il a maintenu le pays sur la bonne voie pendant la pandémie », affirme Alexandre Cambron, un francophone établi à Iqaluit depuis 2004.

Deux autres candidates en lice

En 2019, Mumilaaq Qaqqaq avait créé la surprise en l’emportant par un peu plus de 900 voix sur sa plus proche rivale du Parti libéral, suivie de près par la candidate conservatrice. Le Parti vert n’avait recueilli que 2,2 % des voix.

Les néo-démocrates tenteront de conserver le siège du Nunavut à la Chambre des communes le 20 septembre prochain, mais sans la députée Mumilaaq Qaqqaq, qui a décidé de ne pas se porter candidate. C’est l’avocate inuk Lori Idlout, engagée dans le dossier opposant des chasseurs inuit et l’entreprise minière Baffinland, qui tentera de prendre la place.

« [Justin Trudeau] a eu six ans pour remédier à la crise du logement et se pencher sur le [haut] coût de la vie, pourtant, nous vivons toujours dans des maisons surpeuplées et infestées de moisissures dont bon nombre n’ont pas d’eau potable », a-t-elle affirmé par voie de communiqué lundi soir.

Le Parti conservateur, lui, misera sur Laura Mackenzie, une fonctionnaire originaire de Rankin Inlet qui travaille pour le gouvernement du Nunavut depuis une quinzaine d’années.

Le Parti vert n’a pour sa part aucun candidat pour représenter le Nunavut.

Matisse Harvey, Radio-Canada

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