De 2020 à 2021, dans les mois d’avril, mai et juin, le prix d’une maison individuelle à Whitehorse a augmenté de 19 %, ce qui équivaut à une hausse de plus de 103 000 $, d’après les données compilées par le gouvernement territorial.
Quatre-vingt-onze maisons individuelles ont été vendues au prix moyen de 650 700 $, un record. Le second semestre de 2020 voyait ce même type de bien, 76 au total, partir pour 546 800 $ en moyenne.
Ces maisons ne sont pas les seules à avoir connu une hausse des prix, puisque le prix moyen d’un condo a augmenté de 10,9 % sur la même période, toujours dans la capitale.
Il est passé de 412 800 $ en 2020, à 457 700 $ au printemps dernier.
Toujours selon le Bureau des statistiques, la plupart des ventes de maisons individuelles cette année ont eu lieu dans les quartiers Copper Ridge et Whistle Bend.
Des acheteurs prêts à mettre le prix, voire plus
Ces prix élevés n’étonnent pas du tout Felix Robitaille, courtier immobilier à Whitehorse depuis six ans. Il affirme que depuis 2015 ou 2016, le territoire connaît une montée exponentielle des chiffres chaque année.
« Avant, les gens payaient 4000, 5000, 10 000 $ en plus, maintenant, les gens veulent [battre la concurrence] donc c’est pas surprenant de voir une maison qui part à 60 000, 70 000 $ de plus que le prix demandé. »
Lui-même dit avoir vendu il y a deux mois une maison dite « résidence rurale » à 201 000 $ de plus que le prix demandé. La vente s’est finalisée alors que 21 acheteurs potentiels avaient fait des offres.
Cet exemple illustre parfaitement le déséquilibre entre la très forte demande et l’offre qui ne suit pas.
C’est ce qu’a prouvé la dernière loterie de propriétés privées organisée par la Ville de Whitehorse et le gouvernement.
« À la dernière offre de propriétés, en janvier, il y avait 250 terrains à vendre et ils ont eu 750 demandes. Je ne suis pas très bon en maths, mais ça veut dire que c’est à 300 % de notre capacité », note Felix Robitaille.
Il pense par ailleurs que la situation pourrait se tendre puisque la prochaine loterie, qui concerne des propriétés du quartier Whistle Bend, aura jusqu’à 18 mois de retard pour des raisons administratives.
Si les demandes augmentent, c’est parce que logiquement la population augmente aussi au territoire. Le courtier immobilier pense que cela s’explique par l’augmentation de l’immigration et l’attractivité de la ville, qui est de plus en plus connectée.
Et les biens immobiliers ont tendance à partir comme de petits pains dans la ville. « Si les gens ne peuvent pas acheter de maison familiale, ils vont s’intéresser à un duplex, une maison de ville, » dit M. Robitaille, « juste parce que c’est ce qui est disponible donc ils sautent sur l’opportunité. »
En revanche, alors qu’au Yukon le marché est en pleine ébullition, ce n’est pas le cas partout au Canada.
Selon l’Association canadienne de l’immeuble, deux tiers des marchés au travers du pays ont vu les ventes décliner, notamment sur l’Île-du-Prince-Édouard, en Alberta et en Saskatchewan, avec des déclins moins importants en Ontario, au Québec et en Colombie-Britannique. En revanche, ailleurs, elles ont légèrement augmenté.
Avec des informations de Pete Evans