La souveraineté de l’Arctique canadien passe par les sous-marins, clame un rapport

Les quatre sous-marins du Canada ont passé plus de temps en réparation qu’en mer depuis qu’ils ont été achetés d’occasion à la Grande-Bretagne en 1998. (Adrian Wyld/TCPI/La Presse canadienne)
Selon un récent document publié par l’Institut Macdonald-Laurier (IML), le Canada doit doter sa flotte maritime de nouveaux sous-marins afin d’assurer sa souveraineté en Arctique. L’organisme basé a Ottawa croit que les nouvelles réalités dans la région pourraient à court terme menacer la sécurité du pays.

Le rapport de l’IML titré en anglais « Deadline 2036 » a été rédigé par Jeffrey F. Collins, professeur en science politique à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard. Il souligne que l’évolution des « courants géopolitiques » et la « prolifération de nouvelles armes » sont les raisons pour lesquelles le Canada doit équiper sa marine en sous-marins.

« Si le Canada veut répondre à la menace que représente la puissance navale croissante de la Chine, contribuer à sa défense et à celle de ses alliés, et acquérir les capacités de patrouille et de surveillance nécessaires pour affirmer sa souveraineté dans l’Arctique et le long de ses côtes, les sous-marins ne sont pas un luxe, mais une nécessité pour la Marine royale canadienne (MRC) », écrit M. Collins.

Pour le professeur, les sous-marins ne sont pas seulement nécessaires parce que le Canada doit surveiller un « vaste domaine » maritime, mais aussi pour répondre à plusieurs situations inédites comme le « déclin relatif » des États-Unis qui accroît la demande d’investissements accrus dans la défense par le Canada.

De plus, la construction rapide d’une marine par Pékin et son attitude « agressive » pourraient favoriser un marché pour l’acquisition de sous-marins dans l’ensemble de la région indopacifique, indique M. Collins.

Il ajoute que la prolifération de systèmes d’armes relativement peu coûteux accroît l’importance de l’acquisition d’une capacité sous-marine, « car les navires de surface sont très vulnérables à ces systèmes ».

Dans le rapport, on apprend, entre autres, que les quatre sous-marins diesels-électriques ne représentent qu’un quart de la capacité de combat avancée de la MRC. Ils doivent d’ailleurs bientôt être remplacés.

À ce titre, l’Armée canadienne a lancé un programme afin d’explorer les différentes options de remplacement de ces sous-marins de classe Victoria. M. Collins rappelle que bien qu’ils aient fait l’objet d’une controverse en raison d’accidents et de réparations coûteuses, « les sous-marins en question jouent un rôle clé en veillant à ce que la MRC demeure capable de défendre l’ordre international, au pays et à l’étranger ».

Ismaël Houdassine, Regard sur l'Arctique

Ismaël Houdassine est diplômé en journalisme de l’Université de Montréal. Il commence sa carrière comme reporter et journaliste culturel. Avant de rejoindre l’équipe de Radio-Canada, il a collaboré durant plusieurs années pour plusieurs médias, notamment l’Agence QMI et Le HuffPost.

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