Dans le Grand Nord canadien, des jeunes d’Iqaluit réclament plus de ressources en prévention du suicide

Entre 80 et 100 personnes ont marché d’une école secondaire jusqu’à la législature pour attirer l’attention des décideurs politiques sur les besoins de ressources en santé mentale. (David Gunn/CBC)
Près d’une centaine de jeunes Nunavummiut ont marché de l’École secondaire Inuksuk jusqu’à l’Assemblée législative, à Iqaluit, mardi, pour attirer l’attention des gouvernements fédéral et territorial sur le besoin criant de ressources en santé mentale et en prévention du suicide au Nunavut.

C’est avec des pancartes arborant des slogans tels que « le suicide n’est pas la solution » et « la santé mentale compte » que près d’une centaine de jeunes ont défilé dans les rues du centre-ville mardi.

En 2013, le taux de suicide du Nunavut était d’environ 10 fois la moyenne nationale. Si les statistiques récentes à ce sujet sont difficiles à trouver, les organisateurs de la manifestation croient que les choses ont trop peu changé depuis.

L’un d’eux, Deion Pearce, dit que la population appelle à l’aide depuis longtemps et que le gouvernement fédéral, notamment, pourrait en faire plus à ce sujet.

« Pourquoi nous a-t-on ignorés pendant si longtemps? Et quand va-t-on finalement changer les choses? » demande-t-il.

« J’aimerais que le gouvernement canadien en fasse beaucoup plus que ce qu’il fait maintenant pour le Nunavut et j’aimerais que plus de communautés du Nunavut prennent la parole et défendent leurs intérêts. »Deion Pearce, coorganisateur de la manifestation

Un des autres organisateurs, Joseph Ashoona, dit que bien des gens en détresse, sans ressources, se tournent vers l’alcool ou la drogue.

« Ce n’est pas la solution. La solution est d’obtenir de l’aide et c’est ce que nous voulons », ajoute-t-il.

Les deux jeunes organisateurs se disent fatigués de voir leur communauté souffrir.

Ils réclament, entre autres, la mise sur pied d’un nouveau centre de soins en santé mentale au Nunavut.

Minnie Akeeagok, qui participait aussi à la manifestation, aimerait également qu’il y ait plus de projets dirigés par et pour la communauté nunavummiut dans le domaine.

Plusieurs jeunes tenaient des pancartes arborant des slogans comme « Demandez de l’aide » ou « La santé mentale compte ». (David Gunn/CBC)

Des politiciens locaux ont offert leur appui aux manifestants, notamment la nouvelle députée d’Iqaluit, Sinaa Janet Pistiulaaq, ainsi que l’ex-premier ministre territorial Joe Svikataaq.

Le chef du Nouveau Parti démocratique fédéral, Jagmeet Singh, qui était de passage dans la ville ce jour-là, a également tenu à leur dire qu’ils avaient « été entendus ».

Jaydin Nungaq, un des participants, dit que le rassemblement lui a donné de l’espoir, après des mois qui ont été particulièrement difficiles, entre autres, en raison de la crise de l’eau potable.

« Dans cette situation, où nous n’avons pas […] d’eau courante propre, et avec la température qui baisse […] cela devient 10 fois plus dur de tenir bon ici. »

« Je me sens honnêtement très rassuré de voir qu’il y a des jeunes, pas seulement moi, qui sont prêts à sortir et à manifester pour notre communauté. »

Il appelle le gouvernement à les écouter.

« Si vous commencez à parler à la jeunesse et à contacter les leaders de la communauté et partout sur le territoire, c’est comme cela que vous allez aider », dit-il.

Si vous ou quelqu’un que vous connaissez avez des idées suicidaires, vous pouvez obtenir de l’aide aux endroits suivants :

  • Service canadien de prévention du suicide, au 1 833 456-4566 (en tout temps) ou par messagerie texte, au 45645 (de 16 h à minuit HNE).
  • Ligne d’assistance de Nunavut Kamatsiaqtut, au 1 800 265-3333 en tout temps. Tous les bénévoles qui y travaillent parlent anglais et plusieurs parlent le français et l’inuktitut.

Avec des informations de Toby Otak et Amy Tucker

Radio-Canada

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