Le mont Sima, le « petit secret » devenu un repaire de champions dans le Grand Nord canadien
La petite station de sports d’hiver du mont Sima, dans les environs de Whitehorse, n’a qu’un seul télésiège et environ 10 km de pistes, mais elle attire médaillés olympiques, champions du monde et autres jeunes athlètes en quête de succès pour une prochaine saison.
« Mont Sima, c’est la plus belle montagne pour le début de saison », estime David McNeil, l’entraîneur-chef de l’équipe élite de l’Estrie.
Âgés de 16 à 21 ans, les jeunes qu’il observe du bord de la piste de slalom espèrent intégrer le niveau supérieur, l’équipe du Québec.
Pour les y préparer, cela fait cinq ans que l’équipe choisit de tenir au mont Sima, à plus de 4300 kilomètres de l’Estrie, le dernier camp d’entraînement avant le début des compétitions. Ce choix est tant stratégique que climatique, dit l’entraîneur.
« Avec le réchauffement de la planète, c’est toujours difficile au Québec d’avoir de la neige au mois de novembre, ce qui fait qu’on n’aime autant pas prendre de chances », explique-t-il.
« Il faut absolument qu’on fasse un certain nombre de journées de ski avant que la saison débute, c’est pour ça qu’on vient ici. »
Les changements climatiques ont donc aidé à placer le mont Sima parmi les rendez-vous importants de la saison de plusieurs équipes, et sa popularité ne devrait cesser de croire, selon l’entraîneur-chef.
« C’est notre petit secret », confie-t-il. Tout le monde se déplace dans l’Ouest canadien, en Colombie-Britannique ou en Alberta, au mois de novembre, mais de plus en plus les gens commencent à se connaître et je m’attends à ce qu’il y ait des compétiteurs de haut niveau qui viennent ici [pour] s’entraîner.
Ce projet de programme d’entraînement a été développé en cinq à six ans et porte ses fruits, selon l’organisation. Entre 80 et 90 athlètes s’entraînent sur la section style libre composée d’un grand saut et d’une section de rampes en métal, alors que près de 120 utilisent le secteur alpin, à ski ou en surf des neiges.
Cette année, entre le 6 novembre et le 6 décembre, des équipes sont venues d’Ontario, du Québec, du Manitoba, de Colombie-Britannique et d’Alberta, mais l’intérêt dépasse maintenant les frontières et attire des équipes de l’État de l’Oregon, de l’Alaska et du Japon.
« Cette présaison nous permet de créer de la neige sur tout le domaine. Donc, quand nous ouvrons au public, le 3 décembre, nous pouvons ouvrir un bon nombre de pistes », explique M. Wittig.
Elle permet également de faire travailler [les] équipes un mois et demi plus tôt et de générer des revenus qui aident pour le reste de la saison.
Ce qui pourrait n’être qu’un coup de pouce financier pour l’organisation à but non lucratif est aussi, selon lui, une belle reconnaissance pour le travail accompli par les équipes du domaine.
Devin Wittig rappelle avec fierté que la petite station accueille même l’équipe nationale de surf des neiges, une équipe qui compte plusieurs médaillés olympiques. C’est, pour lui et ses employés, une sorte de consécration.
À la nuit tombée, quand les remontées mécaniques sont fermées, certains des plus grands noms de la discipline s’élancent sur le grand saut.
« C’est le seul endroit où il y a de la neige aussi tôt, où l’on peut construire un saut adapté pour s’entraîner et rider les rails en métal », explique Laurie Blouin.
À ce niveau d’excellence, et si proche du début de la saison, tous les détails comptent et à Whitehorse. Laurie Blouin trouve la neige et les conditions d’entraînement nécessaires à sa préparation.
« Ici, c’est l’hiver depuis un petit bout. Donc, la neige est vraiment comme elle le sera au milieu de l’hiver. En Europe, c’est encore tôt. Donc, c’est plus de la neige de glacier », explique-t-elle.
« Là, on a vraiment un feeling de vraie neige et puis il fait froid. Donc, ça nous prépare bien pour l’hiver », conclut-elle, en rappelant qu’à son arrivée elle a eu droit à un froid yukonnais au-dessous de -30 degrés Celsius.