En skis le long d’« autoroutes d’ours polaires »

Les membres de l’expédition tenteront de faire la plus longue traversée du Canada dans un axe nord-sud jamais tentée. (Expédition AKOR/Facebook)

Par delà le froid, la fatigue et « des autoroutes d’ours polaires », les trois comparses de l’expédition AKOR ont réussi ce qu’aucun humain n’avait accompli avant eux : traverser en ski l’archipel arctique du Canada, un parcours de 1400 km que les aventuriers ont surmonté cette semaine.

« Ça serait mentir de dire que ç’a été de tout repos », lance d’emblée Nicolas Roulx, enseignant d’histoire et de géographie au secondaire à Québec. « Ç’a été l’expérience la plus confrontante [sic] et difficile de notre vie. »

Partis en mars de la base météorologique d’Eureka, une des plus nordiques du monde, les trois comparses ont mis plus de trois mois à sillonner le Nunavut.

Nicolas et Guillaume Moreau, tous deux de Québec, et Jacob Racine, de Gaspésie, ont entrepris cette descente en skis. Sans parapente pour se propulser à l’aide du vent, c’est à la seule force de leur corps qu’ils ont accompli la traversée, de l’île d’Ellesmere jusqu’à Gjoa Haven, situé sur l’île du Roi-Guillaume.

Nicolas Roulx et Guillaume Moreau (Photo : Jean-Sébastien Chartier-Plante)

« Mars, il faut comprendre que c’est l’hiver dans sa forme la plus pure sur l’île d’Ellesmere », ajoute Nicolas Roulx sur les ondes de RDI week-end. « Pendant 40 jours, nous tirions des traîneaux de 300 livres. Ç’a été extrêmement difficile, autant physiquement que mentalement. »

Des bris d’équipement ont émaillé le trajet. Des rencontres répétées avec le plus grand prédateur d’Arctique aussi.

On a eu la présence d’ours polaires à profusion, un peu plus que ce qu’on avait espéré! On a littéralement traversé des autoroutes d’ours polaires, des journées où nous voyions des traces sans cesse. On a dû croiser une quinzaine d’ours au cours de ces 44 jours.Nicolas Roulx, membre de l'expédition AKOR

Parvenus à Resolute Bay blessés et meurtris par la rigueur du froid arctique, les trois aventuriers ont entrepris de récupérer leur énergie avant d’entreprendre la deuxième partie de leur parcours.

L’aventurier gaspésien Jacob Racine (Jacob Racine/Facebook)

Des conditions plus clémentes les attendaient jusqu’à Gjoa Haven. De là, les membres de l’équipage changeront.

Nicolas Roulx et Guillaume Moreau demeurent de l’aventure, tandis que Jacob Racine retourne en Gaspésie pour céder le pas à Étienne Desbois et à Philippe Voghel-Robert.

Au cours des 80 prochains jours, l’aventure se poursuivra en canot pendant 2000 km jusqu’à Black Lake, en Saskatchewan.

La suite s’effectuera en vélo, jusqu’à la destination finale, soit le point le plus septentrional du Canada, à la pointe sud de l’Ontario.

En tout, l’expédition AKOR doit sillonner 7600 km. Entamée en mars, l’aventure doit se conclure en octobre.

Avec les informations de Caroline Lacroix

CORRECTION
Nous avons précédemment attribué, par erreur, ce texte à Samir Bendjafer. La présente version du texte a été corrigée.
Mandat scientifique de l’aventure

Le parcours herculéen des aventuriers servira la science, notamment l’étude des écosystèmes nordiques et le comportement et l’adaptation du corps humain lorsqu’il est soumis à des efforts intenses et prolongés en milieu glaciaire.

Samir Bendjafer, Regard sur l'Arctique

Samir Bendjafer est détenteur d'un bacalauréat en informatique de l'Université de Bab Ezzouar (Alger) et d'un diplôme en journalisme de l'Université de Montréal. En 1997, il entame sa carrière de journaliste en Algérie en pleine révolution internet dans les journaux , avant le passage au journalisme 2.0 et les médias sociaux. A partir de 2005, Il a travaillé comme correspondant de presse basé à Montréal tout en publiant régulièrement dans les médias locaux montréalais. Sa curiosité et son penchant naturel à aller au-delà des apparences sont à la base de sa passion pour le journalisme.

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