Les grands herbivores de la toundra participent à la préservation de plantes rares de l’Arctique, dévoile une étude

Le bœuf musqué est un animal emblématique de la toundra arctique. (US Fish and Wildlife Service/Getty Images)
Selon les conclusions d’une récente étude, les grands herbivores comme le caribou et le bœuf musqué ralentiraient les conséquences du changement climatique sur des plantes arctiques.

Les scientifiques se sont particulièrement intéressés aux espèces rares qui réussissent à survivre dans l’Arctique, malgré un environnement bouleversé par des hausses rapides de températures.

Les recherches ont été menées sur près de 15 ans dans la toundra groenlandaise par des experts de l’Institut norvégien de recherche en bioéconomie et du département de la Santé et des Services sociaux de l’Alaska.

Tout en étudiant les effets du réchauffement, les chercheurs ont combiné leurs analyses avec la présence ou non de grands herbivores (caribous et bœufs musqués) et les 14 espèces de plantes, de lichens et de champignons de la toundra rencontrées sur le site d’observation. Parmi les espèces de plantes, trois étaient communes, tandis que 11 espèces étaient considérées comme rares.

Une conséquence anticipée du changement climatique pourrait faire que les espèces végétales communes deviendront plus courantes, tandis que les espèces rares deviendront de plus en plus rares.Étude publiée dans Scientific Reports

Les conclusions de l’étude, publiées dans la revue Scientific Reports, indiquent qu’en réduisant le nombre d’espèces végétales les plus communes, dont le bouleau nain et le saule gris, les grands herbivores permettent à d’autres espèces plus rares de se développer.

Sans révéler de tendance, les experts notent que le réchauffement climatique favorise les plantes plus communes au détriment des plantes plus rares. Il reste que la présence ou l’absence de caribous et de bœufs musqués à des conséquences certaines. Par exemple, l’absence de grands herbivores a diminué la présence d’espèces de plantes rares et a permis aux espèces communes de s’étendre davantage.

« Dans un territoire de pâturage de l’Arctique, la disparition d’un herbivore liée au réchauffement climatique peut rapidement diminuer la diversité locale à mesure que les espèces végétales dominantes augmentent aux dépens des espèces rares », explique l’étude.

Les scientifiques précisent qu’en 15 ans, le nombre de bœufs musqués est passé d’environ 20 à 50 sur le site d’étude près de Kangerlussuaq, au Groenland. Dans la même période, les caribous sont passés de plusieurs centaines d’animaux à un peu plus de 100. Rappelons que la toundra arctique se réchauffe de deux à trois fois plus vite que le reste de la planète.

Ismaël Houdassine, Regard sur l'Arctique

Ismaël Houdassine est diplômé en journalisme de l’Université de Montréal. Il commence sa carrière comme reporter et journaliste culturel. Avant de rejoindre l’équipe de Radio-Canada, il a collaboré durant plusieurs années pour plusieurs médias, notamment l’Agence QMI et Le HuffPost.

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