La Garde côtière canadienne plus présente dans l’Arctique cette année

Le brise-glace NGCC Captain Molly Kool, au chantier de Davie à Lévis, au Québec, le 14 décembre 2018. Le Captain Molly Kool a quitté le port de Saint-Jean, T.-N.-L., le 24 juin afin d’exécuter son premier voyage dans l’Arctique. (Jacques Boissinot/La Presse canadienne)
Les consultations pour développer la région Arctique de la Garde côtière canadienne se poursuivent dans les collectivités nordiques, alors que plus de vaisseaux sont déployés cet été dans le troisième océan canadien.

Il y aura, cette année, davantage de navires de la Garde côtière canadienne (GCC) dans les eaux du Nord. Ils seront là plus longtemps pour aider à la recherche et au sauvetage, pour accompagner les navires d’approvisionnement et pour accomplir d’autres tâches.

Lors d’une conférence de presse, le 19 juin dernier, le surintendant à la recherche et au sauvetage Stacy Dufour a affirmé que la GCC sera présente dans les eaux arctiques durant presque trois semaines de plus qu’en 2018, soit, près de deux semaines de plus au début de la saison et une semaine de plus à la fin de celle-ci.

« La présence de la Garde côtière est plus importante que jamais, avec l’augmentation du tourisme et du trafic de réapprovisionnement des collectivités du Nord », affirme l’assistant-commissaire de la nouvelle région du Centre et de l’Arctique de Pêches et Océans Canada, Marc-André Meunier.

En 2019, sept brise-glaces navigueront dans le Nord, dont le nouveau CCGS Captain Molly Kool, qui exécutera son premier voyage dans l’Arctique. Il a quitté St. John’s (T.-N.-L.) le 24 juin pour participer à l’opération Pacer Goose (réapprovisionnement de la base des forces aériennes américaines de Thulé, au Groenland), à des opérations de déglaçage et au soutien aux programmes dans l’Arctique.

« Le mois dernier, le gouvernement du Canada a annoncé un engagement considérable pour renouveler l’ensemble de la flotte de la garde côtière, rappelle le sous-commissaire des opérations de Pêches et Océans Canada, Mario Pelletier. Les travaux sur les grands navires continuent de progresser et de nombreux projets d’entretien et de prolongement de vie de petits navires sont en cours et ont été achevés. »

Davantage de flexibilité

L’an passé, plusieurs collectivités du Nord ont connu d’importantes difficultés d’approvisionnement en raison de l’abondance des glaces.

« C’était des conditions très inhabituelles, qu’on n’avait pas vues depuis des décennies, avance Mario Pelletier. Les nouveaux brise-glaces vont aider et nous donner de la flexibilité. Certaines des régions de l’Arctique ont des conditions de glace plus faciles que l’an passé. Nous nous attendons à une bonne saison. »

M. Pelletier ne s’inquiète pas non plus du bris d’un émetteur radio à Iqaluit, qui risque de demeurer hors service pour encore trois mois.

Nouvelle région administrative
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Le brise-glace Henry Larsen de la Garde côtière canadienne au Nunavut, en 2010. (Sean Kilpatrick/La Presse canadienne)

La GCC a établi la nouvelle région administrative de l’Arctique l’an dernier avec, entre autres, l’objectif de faire participer les communautés autochtones à l’établissement des politiques, mais aussi à l’emploi.

Beaucoup reste à faire avant de matérialiser cette collaboration et de donner une pleine autonomie à cette région. Le contact pour les urgences demeure au centre d’opération des glaces de Montréal et le Centre conjoint de coordination des opérations de sauvetage reste à Halifax.

Mais le commissaire adjoint de la GCC pour la région de l’Arctique, Neil O’Rourke, se réjouit néanmoins du progrès accompli. « Les Autochtones participent déjà grâce à un rôle intégré dans le Plan de protection des océans, dit-il, entre autres avec la nouvelle station de bateaux de sauvetage côtiers de Rankin Inlet. […] Ça a été un grand succès, ils ont répondu à quelques incidents. » M. O’Rourke estime que la GCC a eu d’excellents contacts avec la collectivité de Rankin, qu’elle y a fait de la formation et que le modèle développé dans cette collectivité du Nunavut a été demandé ailleurs en Arctique.

Le commissaire adjoint a aussi rappelé le succès du Centre de formation marine de Hay River : quatre de ses diplômés travaillent cet été comme matelots sur les navires Dumit et Eckaloo, qui sillonnent le Mackenzie pour installer de la signalisation, faire de l’entretien et, éventuellement, de la recherche et du sauvetage.

Une autre école de formation maritime est située à Iqaluit. On retrouve aussi dans la capitale nunavoise le centre des Services de communications et de trafic maritimes, où la GCC cherche à pourvoir plusieurs postes.

Aucune cible d’embauche pour les Autochtones ou les résidents du Nord n’est fixée pour l’instant, mais c’est une priorité de la GCC, qui veut les établir avec ses partenaires locaux.

Consulter au niveau local

M. O’Rourke explique que son équipe a passé les six derniers mois à prendre contact avec les différentes parties prenantes du Nord (population, gouvernements, industries) pour connaître leurs besoins et que ces rencontres vont se poursuivre, notamment pour déterminer dans quelles localités améliorer les services.

Il souligne que le Plan de protection des océans offre déjà du financement pour enseigner la recherche et le sauvetage.

« Une des choses que les gens du Nord veulent voir, assure Neil O’Rourke, c’est l’établissement de cadres supérieurs dans l’Arctique. Ils veulent voir les gens qui conseillent les sous-ministres et les ministres vivre dans le Nord, et c’est pas mal le modèle que nous mettons en place avec moi qui reste à Yellowknife et mon collègue de Pêches et Océans qui habite à Rankin Inlet. »

Dans les mois à venir, précise M. O’Rourke, une vision des futures opérations en Arctique sera développée à partir des consultations avec les parties prenantes.

La GCC espère faire une annonce en avril 2020 pour la prochaine étape de mise en place de la région de l’Arctique.

« Mais de quoi ça va avoir l’air, concède M. O’Rourke, ça reste l’objet de discussions avec nos partenaires. »

Denis Lord, L'Aquilon

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