Des chercheurs se penchent sur les effets du piétinement des sols dans la toundra arctique
En ce début du XXIe siècle, il reste peu d’endroits sur notre planète qui n’a pas été en contact par les piétinements, qu’il soit humain, animal ou dû par le poids des véhicules mécaniques. Une étude compilée par l’Université de l’Arctique (UArctic) s’est intéressée aux perturbations que ces piétinements peuvent causer sur les sols de la toundra polaire. Elle conclut à une possible détérioration des écosystèmes.
Car les écosystèmes de la toundra sont eux aussi soumis aux mêmes pressions qu’ailleurs sur la Terre. Les grands herbivores, comme le renne ou le bœuf musqué, y ont élu domicile depuis des millénaires. Quant à l’activité humaine dans ces régions, elle devient de plus en plus importante depuis que le réchauffement climatique augmente la présence des industries.
Même si les impacts des perturbations sur les sols de la toundra de demeure encore mal-connus, les premières recherches révèlent une « dégradation » des effets du piétinement sur la végétation de la toundra polaire. L’étude publiée dans la revue British Ecological Society indique que le piétinement est particulièrement destructeur pour les mousses.
Les scientifiques expliquent d’ailleurs que les mousses jouent un rôle important dans l’isolation des sols de la toundra. « L’amincissement et la perte de la couche de mousse provoqués par le piétinement entraînent souvent une augmentation de la température du sol qui peut provoquer un dégel supplémentaire du pergélisol. »
L’étude en anglais titrée Piétiner en silence : conceptualiser les effets du piétinement des sols dans la toundra polaire a également démontré que le piétinement entraîne souvent un « compactage du sol ». Ce phénomène est lié à la diminution de l’espace poreux du sol et à la réduction de la disponibilité de l’oxygène. Ces deux changements peuvent avoir des répercussions importantes sur les végétaux et les animaux.
Bien que certains des impacts du piétinement sur les sols soient bien documentés, notamment sur la toundra polaire, les chercheurs expliquent qu’ils restent un certain nombre d’inconnus, en particulier les effets néfastes sur la biodiversité des sols, la disponibilité des nutriments et le bilan carbone. À ce titre, ils appellent à poursuivre davantage les recherches, surtout dans un contexte de bouleversement climatique.
Rappelons que l’Université de l’Arctique (UArctic) est un réseau international de coopération basé dans la région arctique circumpolaire composé d’universités et centres de recherche.