Des taux de mercure toujours aussi présents chez les phoques de l’Arctique, révèle une étude

Un phoque annelé adulte. (Mike Cameron/AP, La Presse canadienne)
Les mammifères marins de l’Arctique comme les phoques annelés ou les bélugas font partie intégrante du régime alimentaire des peuples autochtones de la région. Un fait inquiétant, le taux de mercure, un métal hautement toxique, découvert chez les animaux demeurent toujours aussi présents, selon une récente étude.

L’étude en question publiée dans le journal Environmental Toxicology and Chemistry indique que les taux de mercure présent dans le foie des phoques annelés n’ont pas changé ou ont connu tout au plus des baisses très limitées au cours des cinq dernières décennies.

« Le phoque annelé est une espèce clé dans les réseaux alimentaires de l’Arctique. Il est considéré par les scientifiques comme un animal de biosurveillance important pour évaluer les tendances circumpolaires des polluants organiques persistants et du mercure. »Magali Houde, auteure principale de l’étude et chercheure scientifique Environnement et Changement climatique Canada

Les auteurs de l’étude ont également noté que différents paramètres climatiques ont pu affecter l’accumulation de mercure chez les phoques. Notons que la présence élevée de mercure dans l’Arctique inquiète les autorités depuis un certain nombre d’années.

« Les niveaux élevés de mercure chez les animaux ont conduit à des avis de santé pour les enfants, les femmes enceintes et les femmes en âge de procréer pour la consommation de foie de phoque annelé au Nunavut et de viande de béluga au Nunavik », rappellent les chercheurs.

Un chasseur inuit en motoneige dans la baie de Frobisher à Iqaluit, au Nunavut. (Nathan Denette/La Presse canadienne)

Pour les besoins des recherches qui s’étalent sur près de 45 ans, des échantillons de phoques annelés ont été collectés entre 1972 et 2017 par des chasseurs auprès des communautés nordiques canadiennes de la mer de Beaufort, du centre de l’Arctique, de l’est de l’île de Baffin, de la baie d’Hudson et des régions d’Ungava.

« Dans l’ensemble, les concentrations de mercure dans les tissus des phoques diminuent plus lentement que les diminutions signalées du mercure élémentaire gazeux atmosphérique dans l’Arctique, ce qui reflète la complexité associée à la transformation et à la bioaccumulation du mercure dans le milieu marin. »Magali Houde, auteure principale de l’étude et chercheure scientifique Environnement et Changement climatique Canada

L’équipe de chercheurs canadiens explique que les relations entre les changements climatiques et les niveaux de mercure dans les écosystèmes arctiques sont complexes et multidirectionnelles.

« L’intégration des paramètres environnementaux et climatiques dans les analyses futures est donc importante pour mieux comprendre et prévoir les impacts d’un réchauffement du climat sur l’accumulation de mercure. »

Ismaël Houdassine, Regard sur l'Arctique

Ismaël Houdassine est diplômé en journalisme de l’Université de Montréal. Il commence sa carrière comme reporter et journaliste culturel. Avant de rejoindre l’équipe de Radio-Canada, il a collaboré durant plusieurs années pour plusieurs médias, notamment l’Agence QMI et Le HuffPost.

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