Des courriels rendus publics éclairent la gestion de la crise de l’eau dans le Grand Nord canadien

Lors de la crise, de l’eau potable embouteillée a été distribuée aux résidents d’Iqaluit. (Salome Avva/Archives/Radio-Canada)
Des courriels obtenus par La Presse canadienne, en vertu de la Loi sur l’accès à l’information du Nunavut, détaillent les obstacles rencontrés par la Ville d’Iqaluit et des employés du ministère de la Santé dans leur gestion de la crise de l’eau à l’automne dernier.

Les courriels mettent en lumière le débat entre les deux parties sur la façon de répondre à la crise sanitaire qui a conduit près de 8000 habitants à ne pas pouvoir boire l’eau du robinet à Iqaluit pendant près de deux mois après une contamination au carburant.

Les courriels montrent qu’une réunion d’urgence a eu lieu le 12 octobre en début d’après-midi avant la publication de l’ordre de ne pas consommer l’eau, qui a eu lieu vers 18 h.

Le jour d’après, la Ville a publié une liste de questions fréquentes sur l’eau. « Nous avons été très critiqués pour ne pas avoir publié ces questions fréquentes plus tôt et nous espérons que ces messages programmés seront utiles », a écrit la directrice générale d’Iqaluit, Amy Elgersma, dans la nuit du 13 octobre.

À Iqaluit, des aqueducs fournissent l’eau à certains habitants, tandis que des camions-citernes viennent remplir le réservoir intégré à la maison d’autres habitants.

L’eau contaminée provenait d’un lac. Pendant la crise, la Ville fournissait de l’eau provenant de la rivière.

Un sujet de débat lors de la rédaction des questions fréquentes était de savoir si les résidents recevant les livraisons d’eau devaient nettoyer leurs réservoirs avant qu’ils soient remplis avec l’eau de la rivière.

La Ville disait que non, le Ministère suggérait quant à lui qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour tirer cette conclusion.

« Encore une fois, notre préoccupation est que la vidange des réservoirs ne supprime pas toute la contamination, et notre recommandation continuera d’être que l’eau des réservoirs ne doit pas être consommée », écrivait le médecin hygiéniste en chef du territoire, Michael Patterson, le 13 octobre.

La directrice générale de la Ville, Amy Elgersma, écrivait le même jour : « Ce n’est pas ce qui avait été entendu lors de la réunion d’hier. Changer le message embrouillera davantage les résidents et érodera la confiance. Nous ne prévoyons pas de changer cela.

Dans une déclaration à La Presse canadienne, le ministère de la Santé assure que les conseils sur les réservoirs étaient basés sur la connaissance des contaminants à l’époque.

Des résultats d’analyses non divulgués

Les courriels montrent également qu’un déversement avait été signalé dans le lac Geraldine, qui est la source d’eau de la ville, le 18 octobre, lorsqu’un employé de Pêches et Océans Canada a remarqué une luisance de la surface.

Dans un communiqué, la Ville déclarait que les inspecteurs « n’ont rien trouvé de préoccupant » et n’ont pas été en mesure de déterminer « s’il s’agissait en fait d’un déversement ou s’il s’agissait d’un éclat naturel pouvant provenir de matières organiques en décomposition ».

Un rapport de déversement de Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada a statué que la source et la cause étaient inconnues et que le produit était classé : « pétrole – inconnu ».

Les résultats des analyses d’eau d’octobre, qui ont été inclus dans les courriels, ont été fortement expurgés. Le ministère de la Santé a déclaré qu’ils avaient été reçus « à titre confidentiel et [qu’ils] le resteront », car les divulguer pourrait « nuire aux relations avec la Ville ».

Le système de traitement de l’eau de la Ville est hors service depuis janvier dernier, quand des traces de carburant ont à nouveau été découvertes. Des habitants avaient encore une fois signalé une odeur d’essence dans l’eau. La Ville pompe l’eau du lac et la traite hors système avant de la livrer aux résidents.

Avec les informations de La Presse canadienne

Radio-Canada

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