Les inondations dans le Nord canadien continuent de causer des dommages
Les inondations dans la communauté de Hay River, aux Territoires du Nord-Ouest, se sont aggravées ces derniers jours. Cela a incité la Municipalité à demander aux résidents en mesure de le faire de se diriger vers Yellowknife ou vers le centre communautaire.
Dans un récent communiqué, la Ville affirme que le niveau de l’eau continue de monter. Un autre embâcle au nord de la collectivité devrait se briser au cours des prochaines heures et entraînerait de nouvelles poussées d’eau et de glace dans les rues.
Les services d’urgence, peut-on lire dans le communiqué, ont déjà effectué un grand nombre d’opérations de sauvetage et continuent de concentrer leurs efforts sur les mesures d’urgence.
Les autorités de la municipalité d’environ 3800 habitants demandent à ceux qui sont toujours dans la communauté de demeurer dans leur logement et de ne pas sortir dans les rues, où le mouvement des morceaux de glace et des débris pourrait causer des blessures.
Par ailleurs, les autorités sanitaires ont publié, jeudi, un avis de faire bouillir l’eau pour les communautés de Hay River, d’Entreprise, de Kakisa et pour la réserve Kátł’odeeche. Le communiqué souligne qu’il n’y a aucun danger imminent de contamination de l’eau potable dans ces collectivités, mais qu’en raison des inondations et de pannes d’électricité possibles, un avis préventif est nécessaire.
La Ville de Hay River affirme avoir entamé une évaluation des mesures à prendre avant le retour des évacués. L’usine de traitement des eaux usées, par exemple, a été durement touchée et la moitié des résidences n’ont plus accès au système d’égouts. De plus, l’usine de traitement de l’eau est sans électricité en raison d’une panne.
La nuit de mercredi à jeudi a été longue et difficile pour les résidents, dont plusieurs se trouvent dans des endroits submergés, ce qui complique les efforts pour les évacuer de leur domicile.
Omar Hajam vit dans la petite collectivité ténoise depuis 2017. En voyage à l’extérieur du pays, il dit que, pour l’instant, il est chanceux, car sa maison semble avoir échappé à l’inondation pour le moment, même si elle se trouve près de la rivière.
M. Hajam se rappelle quand certaines parties de l’île Vale ont été inondées, il y a deux ans, mais ajoute que cela n’est pas comparable à ce qui se passe actuellement.
« J’entends dire par certains que notre inondation est comparable à celle de 1963. »
Les écoles fermées
La directrice de la Commission scolaire francophone des Territoires du Nord-Ouest (CSFTNO), Yvonne Careen, mentionne que toutes les écoles de Hay River ont décidé de fermer leurs portes, jeudi matin.
Elle note que l’École Boréale n’a pas été touchée par les inondations, mais que les cours sont annulés « pour la sécurité de tous ».
Elle ajoute que seul le directeur était sur place, jeudi matin, pour s’assurer qu’aucun élève ne se présente dans l’établissement.
Mme Careen précise que certains employés de cette école sont en route vers Yellowknife afin de se mettre en sécurité.
« Certains membres du personnel de l’École Allain-St Cyr de Yellowknife ont ouvert leur maison pour recevoir leurs collègues et leurs familles de Hay River, au besoin. »
La CSFTNO compte profiter des prochains jours pour évaluer les besoins de la communauté et prendre les moyens nécessaires pour y répondre, par exemple en organisant une collecte de vêtements ou de dons.
Il n’y a pas de discussions sur le placement temporaire éventuel des élèves de Hay River à Allain-St Cyr.
Jeudi matin, la direction de l’École Boréale a annoncé sur les réseaux sociaux que les cours sont suspendus jusqu’à nouvel ordre.
L’eau continue de monter, selon les relevés
Selon les derniers relevés hydrométriques, le niveau de la rivière au Foin a augmenté de 1,7 mètre au cours des trois derniers jours et continue d’augmenter.
Des déplacements de glace et un embâcle sont à l’origine de cette augmentation rapide, ce qui a entraîné l’inondation de Hay River et de la Première Nation Kátł’odeeche.
Selon le ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles des Territoires du Nord-Ouest, le niveau de certains affluents albertains de la rivière au Foin a toutefois commencé à décroître.
Des niveaux records
Dans un communiqué commun, la première ministre du territoire, Caroline Cochrane, et le ministre des Affaires municipales et communautaires, Shane Thompson, qualifient les niveaux atteints par la rivière au Foin de « jamais vus ».
Ils soutiennent que l’Organisation de gestion des urgences est à pied d’oeuvre pour soutenir ceux qui subissent ces inondations, notamment en assurant la mise en place d’abris d’évacuation.
Les responsables des mesures d’urgence de la Ville de Hay River doivent se rencontrer, jeudi, pour coordonner le processus d’évaluation des dommages causés par les inondations.
Avec des informations de Laureen Laboret