La forêt boréale se déplace dans la toundra arctique sous l’effet des changements climatiques
D’après une récente étude, des conifères progressent dorénavant dans la toundra du nord de l’Alaska. Un phénomène lié à des facteurs écologiques associés aux changements climatiques.
Des conditions environnementales, notamment des vents d’hiver plus forts, une neige plus épaisse et une plus grande disponibilité des nutriments dans le sol, permettent une expansion rapide de l’aire de répartition de certaines espèces de conifères.
« Cette augmentation de la couverture arborée de l’Arctique s’accélère en raison et en réaction aux changements climatiques », stipule l’étude publiée cette semaine dans la revue Nature.
Selon des scientifiques de l’Université Alaska Pacific et de l’Université du Minnesota, la montée des températures pousse les arbres à « avancer » dans une toundra auparavant stérile, alors qu’ils disparaissent dans le sud.
« Avec des décennies de retard sur l’expansion de l’aire de répartition des grands arbustes, les conifères sont peut-être sur le point d’envahir la toundra sous l’effet du climat, après des siècles de stagnation. »
Des espèces locales bouleversées
Les experts qui ont mené leurs recherches avec des images satellites et des observations sur place ont découvert qu’une portion d’épicéas blancs s’est « déplacée » vers le nord de l’Alaska au cœur d’une région de la toundra arctique qui n’avait pas connu de tels arbres depuis des millénaires. Les scientifiques estiment que les arbres en question avancent à un rythme d’environ 4 kilomètres tous les 10 ans.
L’étude s’inquiète des répercussions sur les espèces locales qui pourraient être perturbées par l’apparition de conifères dans leur environnement. Le document prévoit également des conséquences néfastes sur le climat puisqu’en absorbant davantage de lumière solaire en milieu arctique, les arbres pourraient aggraver le réchauffement.
Notons que l’Arctique se réchauffe déjà trois dois plus rapidement que le reste de la planète. Dans les 50 années, les scientifiques estiment que le réchauffement climatique, dû à l’activité humaine, pourrait causer la disparition d’au moins 50 % des arbres de la forêt boréale.