Manque de personnel au Nunavik : deux ministres ont rencontré les autorités de santé
Le manque de personnel de santé dans sept communautés du Nunavik pose un défi majeur pour l’accès aux services pour les Nunavimmiut. Le ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec, Christian Dubé, et le ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, sont allés vendredi dernier à la rencontre des autorités de santé locales pour faire le point et trouver des solutions.
« Cette situation préoccupante est au cœur de nos priorités en ce moment », a indiqué M. Dubé dans un communiqué publié lundi. Il a ajouté que le gouvernement du Québec avait réagi rapidement « pour mobiliser nos équipes et soutenir l’établissement ».
« Les enjeux actuels d’accès aux services de santé dans la région sont majeurs », a affirmé pour sa part le ministre Lafrenière. Il a insisté sur le fait que « les autorités locales peuvent compter sur notre entière collaboration ».
Durant leur court passage dans la région, les deux ministres québécois ont rencontré l’équipe de la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik (RRSSSN) pour s’enquérir de la situation des dernières semaines. Ils ont pu discuter avec la directrice générale par intérim de la RRSSSN, Jennifer Munick-Watkins, et avec la directrice générale par intérim du Centre de santé Inuulitisivik (CSI), Claude Bérubé.
Au cours de ces discussions, les ministres Dubé et Lafrenière ont pu aborder non seulement les enjeux touchant la prestation de soins de santé au Nunavik, mais également les changements qui sont nécessaires pour une meilleure gestion de la situation.
Pénurie de logements et de personnel
À travers les échanges avec des membres du personnel infirmier du CSI et des représentants syndicaux locaux, les ministres ont pu comprendre la réalité sur le terrain, notamment la pénurie de logements au Nunavik, qui affecte le personnel de la santé.
Pour soutenir le personnel du réseau de la santé dans les communautés du Nunavik, qui est à bout de souffle, Québec a annoncé l’appui de la Croix-Rouge. Cela aurait permis d’observer certains progrès sur le terrain au cours des derniers jours.
L’entente entre le CSI et la Croix-Rouge pourrait ainsi fournir sept infirmières supplémentaires.
Aussi, l’envoi d’ambulanciers et un appel pour recruter des ressources médicales du sud du Québec, de même que d’autres provinces et territoires au pays, devraient stabiliser la situation critique dans les sept villages de la côte de la baie d’Hudson, qui comptent 8000 habitants.
« Que M. Dubé ait pu voir notre réalité sous ses yeux et discuter avec notre personnel, ça n’a pas de prix », a dit M. Bérubé. Le centre recherche « quelques personnes capables de donner des services, autant en soins infirmiers que dans le secteur psychosocial, qui peuvent venir travailler aux côtés des équipes qui sont déjà là ».
Sa collègue de la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik, Jennifer Munick-Watkins, s’est dite satisfaite de la visite des deux ministres dans les communautés nordiques, « en vue de trouver ensemble des pistes de solutions pérennes, de concert avec l’ensemble du milieu de la santé, dans un esprit de solidarité et d’équité pour les membres de communautés du Nunavik », a-t-elle expliqué.
Mercredi dernier, le ministère de la Santé du Québec avait rejeté la proposition voulant que l’Armée canadienne vienne en renfort dans les établissements de santé du Nunavik.