Le Nord fin prêt pour les Jeux autochtones de l’Amérique du Nord

En plus des compétitions sportives, les JAAN sont l’occasion de célébrer les cultures autochtones. (North American Indigenous Games)

Plus de 5200 athlètes et membres de délégations se rendent à Halifax pour participer aux Jeux autochtones de l’Amérique du Nord (JAAN), qui réunissent des équipes de partout au Canada et aux États-Unis du 15 au 23 juillet.

Il s’est écoulé six ans depuis les derniers JAAN. Ceux de 2020 avaient été annulés en raison de la pandémie de COVID-19. Les organisateurs se disent donc très fébriles à l’aube de la compétition, qui se déroule en territoire traditionnel Mi’kmaw, dont la culture sera à l’honneur.

« C’est la première fois que la compétition se déplace à l’est de l’Ontario. On est très fier de présenter la culture Mi’kmaw. On était prêts en 2020, nous avons donc eu le temps de planifier un évènement encore plus gros […] C’est génial de se rassembler et de fêter ensemble », explique le directeur général des JAAN, Brendon Smithson.

Les Jeux autochtones rassemblent une quinzaine d’épreuves sportives, notamment le tir à l’arc, l’athlétisme, le canot, le soccer, la balle molle, la natation, le volley-ball et la lutte.

La compétition a été divisée en trois grandes catégories d’âges de 13 à 19 ans.

En plus des épreuves sportives, de nombreux événements culturels et artistiques sont prévus. L’organisation souhaite que les Jeux soient un espace de transmission des différentes cultures autochtones de l’Amérique du Nord.

Logistique complexe

Être en mesure de loger tous ces participants et d’organiser autant d’épreuves n’aura pas été de tout repos pour l’équipe organisatrice. Ils se disent toutefois très fiers de la qualité des infrastructures sportives d’Halifax.

Les courses de canoë-kayak se disputeront sur le lac Banook, près d’Halifax. (Photo d’archives/Radio-Canada/Paul Légère)

Des épreuves ont été organisées à de nombreux endroits de la capitale néo-écossaise et dans sa banlieue, Dartmouth. Certaines épreuves sont aussi prévues dans la communauté autochtone de Milbrooks, comme le tir à l’arc et la balle molle.

Le nord bien présent

Les athlètes des régions du nord du pays seront bien présents. Le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut ont été en mesure de présenter des délégations complètes.

Après six ans sans édition des JAAN, les équipes étaient contentes et prêtes. C’est le cas notamment de l’équipe de lutte du Nunavut, qui s’est rassemblé dans les derniers jours à Rocky Mountain House, en Alberta, pour s’entraîner.

« Je suis très positif! On a des athlètes plus vieux, qui ont participé aux Jeux du Canada et aux Jeux de l’Arctique. C’est l’une des plus grosses équipes de lutte qu’on a eue jusqu’à maintenant », indique l’entraîneur de l’équipe de lutte du Nunavut, Chris Crooks.

La lutte fait partie de la vie de Chris Crooks depuis plus d’une quarantaine d’années. Il a remporté plusieurs médailles au cours de sa carrière et enseigne aujourd’hui ce sport à des jeunes nunavummiut. (Radio-Canada/Matisse Harvey)

Son équipe est composée de 13 athlètes, dont la jeune Chastity St. John, de la communauté d’Arviat.

« Je suis fébrile à l’idée de rencontrer des gens et de lutter à nouveau. On a un grand soutien des entraîneurs, de notre équipe. Ils nous poussent à aller plus loin. Ils nous préparent et nous soutiennent émotionnellement, mentalement », explique l’athlète de 19 ans.

Malgré la distance qui sépare les communautés et la difficulté de se rencontrer pour s’entraîner, l’équipe est convaincue de remporter quelques victoires.

« Je veux que mes athlètes soient compétitifs, qu’ils sachent qu’ils ont la possibilité de lutter au mieux de leurs capacités. Que ce soit pour gagner une médaille d’or ou simplement pour gagner un point. Mes attentes sont surtout au niveau de l’effort, qu’ils donnent le meilleur d’eux même », ajoute l’entraîneur Chris Crooks.

Le Nunavut sera aussi représenté dans les épreuves du volley-ball, avec des équipes féminine et masculine.

La préparation en vue des Jeux a été intense, mais les entraîneurs croient que l’équipe est forte et soudée.

« Nous ne connaissons pas le niveau des autres équipes, nous n’avons jamais pu jouer contre elles. Ce que je dis aux joueuses, c’est d’apprendre, d’avoir du plaisir et d’en profiter le plus possible », dit l’entraîneur de l’équipe féminine, Robert Kabvitok.

Au total, le Nunavut a été en mesure de rassembler une soixantaine de personnes, y compris les athlètes et les entraîneurs, tandis que le Yukon a une délégation de 136 personnes. Les Territoires du Nord-Ouest présentent la plus grande délégation des régions nordiques du pays avec 205 personnes au total.

Aucun athlète du Nunavik ne sera toutefois présent. Les Nunavimmiut sont généralement inclus dans la délégation du Québec, nommée « Porte de l’Est et du Nord.»

Avec la collaboration d’Emma Tranter

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Félix Lebel, Radio-Canada

Journaliste à Sept-Îles

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