Grand Nord canadien : « My Pet Hawk », le premier livre jeunesse d’Etua Snowball

Etua Snowball travaillait sur ce livre à temps perdu depuis de nombreuses années. (Félix Lebel/Radio-Canada)
Etua Snowball, directeur du Centre de guérison Isuarsivik et musicien de Kuujjuaq, vient tout juste de faire paraître son premier livre jeunesse, intitulé My Pet Hawk (Mon ami le faucon), qui relate un été de son adolescence où il avait adopté un oiseau de proie.

L’histoire peut paraître assez inusitée, mais elle est bel et bien arrivée au jeune Etua Snowball, lorsqu’il était âgé de 14 ans. Il a passé de nombreux étés de sa jeunesse à travailler comme guide de chasse et de pêche dans la pourvoirie de sa famille, dans le secteur de Qurlutuq.

Le camp était installé le long de la baie d’Ungava, à l’ouest de la communauté de Kangiqsualujjuaq. C’était une période importante de sa vie, qui a forgé sa connaissance du territoire et de la culture traditionnelle.

« J’ai eu la chance d’apprendre la culture occidentale avec les clients, mais aussi la culture inuit en étant sur notre territoire avec des aînés », explique-t-il.

Un été, où il était particulièrement captivé par la biodiversité de cette toundra côtière, il voyait régulièrement des buses pattues voler au-dessus de lui.

Il a remarqué que les oiseaux allaient nicher sur un flanc de montagne un peu plus loin. Son esprit aventureux l’a poussé à gravir cette colline et à aller voir le nid.

Les illustrations sont l’œuvre de l’artiste australienne Erin Hunting. (Félix Lebel/Radio-Canada)

Sur place, il a ensuite décidé d’adopter un oisillon pour en faire son animal de compagnie.

L’histoire relate donc sa relation avec l’oiseau de proie, mais aussi avec le territoire auquel il est si attaché.

« Après un certain temps, il a appris à voler et à capturer de petits lemmings qu’il m’apportait. C’était un oiseau incroyable. C’était une expérience en soi […] Par la suite, il a recommencé à côtoyer les siens et il est retourné sur la montagne où il était né », confie Etua Snowball.

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Le livre est le premier d’une série de trois sur lesquels Etua Snowball travaille depuis plusieurs années.

En avril prochain, un deuxième volet devrait être publié, dont le thème est une relation similaire à la première, qu’il a entretenue avec un jeune loup. Le troisième tome portera sur un jeune caribou, qu’il a réussi à apprivoiser durant les étés de sa jeunesse.

L’idée de mettre sur papier ces épisodes marquants de sa vie lui est venue de ses enfants.

« Ce sont les histoires que j’avais l’habitude de raconter à mes enfants lorsqu’ils étaient jeunes. Je n’avais pas le choix de les écrire. Mes enfants adoraient les histoires. Alors, je me suis dit que d’autres pourraient les aimer aussi », dit l’auteur.

Il espère ainsi laisser une marque qui perdurera au fil des générations, mais qui pourrait aussi inciter d’autres auteurs du Nunavik à raconter leurs histoires dans les livres.

Le livre est une manière de perpétuer les histoires régionales, ce qui est très important pour l’auteur Etua Snowball. (Erin Hunting)

« Nous n’avons pas énormément d’auteurs au Nunavik. C’est important d’encourager l’écriture. Tout le monde a une anecdote qui mérite d’être racontée », ajoute-t-il.

My Pet Hawk vient d’être imprimé en anglais par l’éditeur Inhabit Education, au Nunavut. Une version en inuktitut du Nunavut a aussi été produite. Etua Snowball souhaiterait qu’une version en dialecte du Nunavik soit publiée un jour.

Il espère ainsi que les écoles de la région puissent raconter son histoire avec les jeunes élèves du Nunavik et que le livre devienne un outil d’apprentissage de la langue.

Félix Lebel, Radio-Canada

Journaliste à Sept-Îles

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