La Ville de Yellowknife veut une analyse indépendante de sa gestion des feux de forêt
La Ville de Yellowknife envisage de retenir les services d’une firme indépendante pour analyser la façon dont elle a géré la situation d’urgence découlant des feux qui ont menacé la capitale et entraîné son évacuation durant l’été.
Lors de sa première rencontre depuis la fin de l’ordre d’évacuation, le comité de gouvernance et de priorités de la Ville de Yellowknife a discuté longuement, lundi, d’une proposition d’évaluation indépendante présentée par la directrice municipale, Sheila Bassi-Kellett.
«L’évaluation de la situation après une intervention d’urgence est habituellement une bonne pratique. Nous proposons de faire [cette évaluation] avec transparence et de façon objective», a-t-elle indiqué.
L’analyse après action a pour but d’analyser ce qui a été fait durant une urgence, pour mettre en lumière les problèmes organisationnels et les meilleures pratiques.
«Ce n’est pas pour faire des critiques et tout ça, mais c’est pour revoir toutes les décisions qui ont été prises, ce qui était prévisible, ce qui s’est réellement passé, quelles sont les meilleures pratiques que nous allons garder et ce qui peut être amélioré», explique la mairesse Rebecca Alty.
Des villes comme Fort McMurray et Slave Lake, en Alberta, ont fait l’exercice après le passage de feux destructeurs. La Municipalité régionale de Wood Buffalo, qui comprend Fort McMurray, a indiqué par écrit qu’une analyse après action est un excellent outil pour approfondir la planification afin d’améliorer les interventions d’urgence futures.
Depuis la publication du rapport final par la firme KPMG en 2017, à la suite du feu de forêt de 2016, la Municipalité régionale de Wood Buffalo dit avoir fait d’importants progrès vers le rétablissement, la consolidation et la préparation en cas d’urgence.
Consulter la population
Les membres du comité ont appuyé la proposition, mais ont demandé quelques modifications, notamment la possibilité pour les résidents de donner leur opinion. «Personnellement, j’aimerais que cette analyse comprenne une campagne de consultation publique, sur différentes plateformes, et [qu’elle offre] différentes possibilités tout au long de ce processus, qui sera très long», a indiqué le conseiller municipal Ryan Fequet.
Sheila Bassi-Kellett a confirmé qu’une consultation publique est envisagée pour permettre la participation de la population et d’autres intervenants. «Revoir des choses comme l’encadrement législatif lors d’une intervention d’urgence n’est peut-être pas le sujet privilégié par la population, mais la possibilité de parler de ce qui s’est passé, des perspectives, de ce qui a et n’a pas fonctionné, c’est très important», a-t-elle dit.
Même exercice du côté territorial
Le gouvernement territorial a déjà annoncé qu’il prévoit de faire le même exercice. «Nous avons absolument l’intention de tirer les leçons de cette expérience et d’être vraiment prêts à faire face à ce type d’urgence à l’avenir», avait dit la première ministre, Caroline Cochrane, en point de presse le 14 septembre.
Bien qu’aucun détail n’ait été dévoilé sur cette analyse, le ministre des Affaires municipales et communautaires, Shane Thompson, a indiqué par courriel que son gouvernement n’attendra pas les conclusions pour apporter des améliorations à sa gestion des urgences.
« Nous savons que nous pouvons apporter des changements importants dès maintenant. Il s’agit notamment de mettre à jour le plan d’urgence des T.N.-O., d’améliorer la coordination du gouvernement [territorial] et la formation des autorités locales, et d’accroître la capacité d’intervention en cas d’urgence et d’évacuation au sein des communautés », dit le ministre.
La mairesse de Yellowknife souhaite que cette analyse aille de l’avant. «On a vraiment besoin aussi d’une révision [territoriale] indépendante et robuste. C’est le gouvernement territorial qui a ordonné l’évacuation», dit Rebecca Alty.
La Ville espère d’ailleurs participer à l’évaluation territoriale, et vice-versa. «On va vouloir travailler avec le gouvernement territorial, on va l’inviter à participer à notre analyse après action […] et on prévoit de participer à la sienne s’il va de l’avant avec ça», a dit Sheila Bassi-Kellett.
Le comité se penchera à nouveau sur la proposition le 10 octobre, après l’ajout des commentaires des conseillers municipaux. Si la proposition est votée, un appel d’offres sera lancé et l’évaluation pourrait débuter en décembre et se terminer en juin 2024.