Les T.N.-O. peinent à fournir tous les dossiers sur les décès d’enfants autochtones

Le coroner en chef des Territoires du Nord-Ouest, Garth Eggenberger, dit que son bureau fait face à de nombreux défis pour retrouver les dossiers d’enfants autochtones décédés dans les pensionnats, mais il est persuadé de pouvoir y parvenir dans les prochaines années. (Radio-Canada/Vince Robinet)

Les Territoires du Nord-Ouest n’ont pas encore fourni au Centre national pour la vérité et la réconciliation tous les dossiers sur les décès d’enfants autochtones dans les pensionnats, comme demandé par la Commission de vérité et réconciliation.

Cela a été révélé dans un rapport intermédiaire du Comité sénatorial permanent des peuples autochtones publié en juillet et intitulé Honorer les enfants qui ne sont jamais rentrés auprès des leurs : vérité, éducation et réconciliation.

Garth Eggenberger, le coroner en chef des T.N.-O., a d’ailleurs répondu aux questions des membres du comité sénatorial le 20 septembre. Selon lui, son bureau croyait avoir répondu à l’appel à l’action 71 de la Commission de vérité et réconciliation quand la demande de fournir les dossiers a été reçue en 2013.

«On nous a juste demandé de fournir la liste de ceux qu’on croyait être morts durant leur fréquentation d’un pensionnat pour Autochtones. On n’avait aucun moyen de la comparer aux dossiers des pensionnats», explique-t-il en entrevue avec CBC.

Son bureau a retrouvé les dossiers de décès d’enfants dans les communautés où il y avait un pensionnat, puis a comparé ces données avec le peu d’informations disponibles, souvent rédigées à la main, dans les dossiers du bureau du coroner.

La recherche a recensé 360 décès. «De ce nombre, cinq semblaient être des décès d’enfants dans un pensionnat ou un federal hostel», a dit Garth Eggenberger aux membres du comité sénatorial, précisant qu’un sixième nom s’est ajouté par la suite.

Cette liste a été soumise au Centre national pour la vérité et la réconciliation, et le dossier semblait réglé, selon le coroner en chef. Mais en juillet, son bureau a pris connaissance des noms d’enfants répertoriés sur le site web du Centre national pour la vérité et la réconciliation. Ce site recense 222 décès d’enfants dans les pensionnats aux Territoires du Nord-Ouest.

Les archives d’avant 1967 sont à Ottawa

Ce qui explique cette disparité, selon Garth Eggenberger, est l’emplacement physique des archives. «Nos dossiers ne remontent qu’à 1967, ce qui correspond au moment où le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a été relocalisé aux Territoires du Nord-Ouest», dit-il. «Avant ça, toutes les archives étaient à Ottawa. Et quand le transfert a eu lieu, nous n’avons pas obtenu toutes les archives de 1900 à nos jours.»

Le bureau du coroner des T.N.-O. n’a pas encore entrepris de recherche dans les archives fédérales à Ottawa. «Cette recherche va au-delà des capacités de notre bureau, a mentionné le coroner en chef devant le comité sénatorial. Garth Eggenberger aimerait obtenir les services d’un recherchiste pour obtenir les registres d’avant 1967. On enquête sur les morts, on n’est pas des recherchistes.»

Son bureau est déterminé à fournir tous les dossiers. L’accès aux noms des enfants sur le site web du Centre national devrait faciliter la tâche. Garth Eggenberger espère toutefois une meilleure collaboration entre le gouvernement fédéral, les églises et la Commission de vérité et réconciliation.

«L’une des églises est entrée en contact avec moi et elle est prête à partager ses registres. On est très chanceux qu’elle veuille faire ça, et ça va vraiment nous aider.»

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