La pénurie d’Ozempic a d’importantes conséquences sur les Autochtones des T.N.-O.

Le médicament Ozempic est en forte demande partout dans le monde. (Radio-Canada/Raphaël Beaumont-Drouin)

La pénurie mondiale d’Ozempic, qui traite le diabète de type 2, se ressent jusqu’aux Territoires du Nord-Ouest, au point que les pharmaciens essaient tant bien que mal de maintenir des stocks suffisants pour répondre aux besoins des patients.

«Nous avons un taux élevé de personnes diabétiques, ce qui est attendu puisque plus de 50 % de la population est autochtone», dit Claudia Kraft, directrice médicale des Territoires du Nord-Ouest. Près de 5 % de la population canadienne souffre du diabète. Ce chiffre est de deux à trois fois plus élevé chez les Métis et Premières Nations du pays.

Des statistiques du ministère de la Santé et des Services sociaux indiquent qu’en 2016, 10 % des Ténois de plus de 24 ans souffraient de diabète. La proportion des femmes autochtones est de 12 %, tandis que celle des hommes autochtones est de 9 %, précisent ces statistiques. Ces dernières ne font toutefois pas la distinction entre les différents types de diabète.

Une hausse des ordonnances

Selon des pharmaciens du territoire, le nombre d’ordonnances d’Ozempic a explosé. L’un d’eux affirme même qu’il en a vendu 10 fois plus par mois cette année que l’an dernier.

Afin de minimiser les effets de la pénurie, les pharmaciens ont pris des mesures pour optimiser leurs stocks, comme prioriser les patients qui suivent déjà ce traitement, créer des listes d’attente et rationner le médicament.

Claudia Kraft dit que les autorités sanitaires ténoises demandent aux médecins de ne pas commencer de nouveaux traitements avec l’Ozempic, mais également avec des médicaments qui ont les mêmes propriétés.

Les autorités sanitaires préviennent toutefois que les médicaments du même type risquent aussi de manquer, puisque les provinces et territoires ont pris des mesures similaires.

«Laissez l’Ozempic aux diabétiques!»

Lyle Daniels, qui souffre du diabète de type 2, suit un traitement depuis 10 mois. Il siège au conseil d’administration de la National Aboriginal Diabetes Association et vit à Edmonton.

«Lorsque je fais mes analyses de sang, mon médecin me dit : « Lyle, ton cholestérol est parfait. Tous les résultats de tes analyses de sang sont bons »», raconte-t-il, ajoutant que les personnes qui ne souffrent pas du diabète ne devraient pas avoir recours à l’Ozempic.

Le Dr Stewart Harris, de la Faculté de médecine de l’Université Western, a travaillé dans les communautés autochtones éloignées. Il explique que l’Ozempic y est populaire, car il réduit les complications liées au diabète comme les problèmes cardiovasculaires, la cécité et les amputations.

«Les preuves sont très concluantes», dit-il, rappelant que les populations autochtones doivent déjà franchir plusieurs obstacles pour obtenir des soins. «Nous ne voulons pas voir les patients arrêter leur traitement, même pour une courte période.»

Selon Santé Canada, Novo Nordisk, l’entreprise qui fabrique ce médicament, estime que la pénurie se prolongera jusqu’en mars 2024. La pénurie est provoquée par l’un de ses plus populaires effets secondaires : il fait perdre du poids.

Radio-Canada

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