Un centre de bien-être communautaire ouvre ses portes à Iqaluit

Des organismes à but non lucratif d’Iqaluit auront maintenant accès à un centre de bien-être communautaire pour offrir leurs programmes et leurs services. Ce nouvel établissement, baptisé Inuusirvik, donne un second souffle aux associations qui, devant la pénurie d’infrastructures, doivent faire des pieds et des mains pour trouver des espaces disponibles.
Une quinzaine d’années après avoir fait germer l’idée de construire un tel bâtiment, le rêve du Centre de recherche en santé Qaujigiartiit (CRSQ) est devenu réalité.
L’organisme, qui œuvre dans le secteur de la recherche locale en santé, cherchait à rassembler sous un même toit des programmes destinés aux enfants et aux familles.

Inuusirvikest un concept relativement récent qui sert à décrire un lieu où il fait bon vivre dans le contexte de la sédentarisation, selon Gwen Healey Akearok.

Situé au centre-ville d’Iqaluit, le centre comprend des salles de formation, une bibliothèque, une garderie d’une vingtaine de places et une cuisine spécialement aménagée pour la préparation de peaux de phoque.
D’autres espaces seront destinés, entre autres, à des séances de thérapie de groupe avec des aînés et à des ateliers de cuisine.
Combler le manque
Gwen Healey Akearok assure que l’établissement vient répondre à un besoin qui touche la majorité des organisations communautaires, soit le manque d’espace.
« Les organismes à but non lucratif du Nunavut offrent de nombreux programmes communautaires qui promeuvent la santé et le bien-être, mais ils n’ont pas toujours de lieu pour les fournir », indique-t-elle.
Nous sommes tous en compétition les uns avec les autres pour trouver de l’espace, ce qui a toujours été un défi. – Gwen Healey Akearok, directrice générale et scientifique, Centre de recherche en santé Qaujigiartiit
La directrice générale du Conseil Saisis la vie (Isaksimagit Inuusirmi Katujjiqaatigiit), Cécile Guérin, entrevoit déjà des retombées positives sur l’offre de programmes de son organisme, voué à la prévention du suicide au Nunavut.
« C’est fantastique d’avoir un bâtiment supplémentaire qui promeut la santé mentale et la santé communautaire. Ce nouvel établissement va nous ouvrir des portes et possiblement nous permettre de doubler nos services, d’offrir plus de programmes et d’accueillir de plus grands groupes », indique-t-elle avec bonheur.

Une architecture ancrée dans la culture
Avec son entrée aérée et ses hauts plafonds, l’intérieur du centre de bien-être se démarque d’autres nouvelles constructions dans la capitale, car il s’inspire d’éléments de la culture inuit et est plus adapté à l’environnement nordique, affirme Gwen Healey Akearok.
« Dans l’espace central, des lucarnes imitent la lumière naturelle qui transparaît habituellement entre les blocs de glace dans un igloo ou un qaggiq. Nous avons aussi incorporé trois toits verts aux extrémités du bâtiment qui font référence au nuna [le territoire] », précise-t-elle.

La construction du bâtiment a exigé une enveloppe d’environ 12 millions de dollars, dont un peu plus de la moitié provient du gouvernement fédéral.
Le CRSQ a aussi reçu du financement de l’organisme de développement économique Kakivak et de la Corporation Atuqtuarvik, ainsi qu’un don de l’artiste Helen Webster.
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