Les termes médicaux maintenant traduits en inuktitut pour les usagers du Nunavik

L’application propose une échelle de douleur traduite en inuktitut, que le patient peut utiliser pour décrire ses symptômes. (Radio-Canada/Félix Lebel)

La Régie régionale de santé et de services sociaux du Nunavik a officialisé le lancement de l’application Tukisiutik, qui permet la traduction de termes médicaux en inuktitut afin de faciliter la communication entre les soignants et les patients.

Le programme comprend notamment un répertoire des symptômes, une échelle d’évaluation de la douleur, un glossaire anatomique ainsi qu’un outil de prononciation audio.

Sans pour autant remplacer le travail d’un interprète, les créateurs de l’outil espèrent qu’il pourra faciliter la prestation de soins, surtout en situation d’urgence.

Le glossaire anatomique permettra aux usagers de bien expliquer leurs symptômes, malgré l’absence de personnel inuit.

«Pour quelqu’un qui arrive en pleine nuit par exemple, elle est capable de nous dire si elle a vomi, si elle a mal à l’épaule, mal au ventre, etc. Ça aide déjà beaucoup», explique la directrice des services professionnels des centres de santé du Nunavik, la Dre Nathalie Boulanger.

«Autrement tu es pris à pointer, à faire des signes, et tu espères que tu as compris la bonne chose», ajoute-t-elle.

Les soignants ont accès à des services d’interprètes, mais qui ne sont pas toujours disponibles dans les centres de santé. (Radio-Canada/Félix Lebel)

Le répertoire des symptômes compris dans l’application permet quant à lui de clarifier certains concepts, dont l’équivalent n’existe pas nécessairement en inuktitut.

Il se révèle un outil important pour s’assurer de la bonne compréhension des patients face à leur état de santé.

Parfois, on pense que parce que la personne a un anglais fonctionnel, elle sera capable de nous comprendre, mais ce n’est pas toujours le cas […] Culturellement, les gens sont un peu plus réservés et n’osent pas toujours dire qu’ils n’ont pas compris», mentionne la Dre Boulanger.

Selon elle, la plupart des médecins auraient déjà téléchargé l’application sur leur téléphone et ont commencé à l’utiliser. Ils pourront par ailleurs employer l’outil de prononciation audio pour peaufiner leur connaissance de l’inuktitut en milieu médical.

La Régie régionale de santé et de services sociaux du Nunavik souhaite ainsi « combler les lacunes » en matière d’accès aux soins de santé pour les Inuit. (Photo d’archives) (Radio-Canada/Eilis Quinn)

«Je ne pourrais pas dire combien de fois mes interventions auraient été plus claires auprès de certains patients, surtout plus âgés, qui ne parlent pas l’anglais ou le français […] C’est beaucoup plus facile d’apporter un diagnostic rapidement quand on se comprend mieux», souligne la médecin de famille à l’hôpital de Kuujjuaq, Lucie Gagné.

L’application est disponible sur les appareils mobiles, ainsi que sur des tablettes électroniques qui ont été distribuées dans les centres de santé de la région.

L’administration de santé régionale espère élargir les capacités de cet outil, qu’elle juge prometteur pour améliorer les soins dans les communautés du Nunavik.

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Félix Lebel, Radio-Canada

Journaliste à Sept-Îles

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