Des sites archéologiques des T.N.-O. menacés par les changements climatiques

Tuktoyaktuk, près de l’océan Arctique, est menacée par l’érosion du littoral. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)

L’érosion des côtes et le dégel du pergélisol menacent des sites archéologiques d’importance pour les communautés des Territoires du Nord-Ouest et font l’objet d’une surveillance accrue.

L’archéologue du territoire, Michael O’Rourke, travaille de concert avec les communautés pour atténuer les effets des changements climatiques sur environ 45 sites archéologiques d’importance aux T.N.-O.

Les changements climatiques ont un grand nombre de répercussions. L’érosion côtière en est une qui est majeure, car ses effets sont assez rapides, dit-il, ajoutant que cette érosion est particulièrement visible dans la région du delta du Beaufort.

Dans certaines régions, la côte s’érode à un rythme de 5 à 10 mètres par année, selon l’archéologue.

Le dégel du pergélisol est, selon lui, plus insidieux. Les sites archéologiques des Territoires du Nord-Ouest, bien préservés dans le pergélisol, sont exposés à davantage d’oxygène, d’eau et de bactéries quand il dégèle, ce qui les désintègre beaucoup plus rapidement.

Selon M. O’Rourke, il y aurait environ 7000 sites archéologiques aux T.N.-O., mais il pourrait y en avoir beaucoup plus encore de non découverts. Ils seraient eux aussi menacés.

Des photos aériennes d’archives et des images satellites sont utilisées pour surveiller l’état des 45 sites d’importance. Ces images permettent de créer des modèles d’érosion des côtes.

Ça nous permet d’aller dans les communautés et de discuter des prochaines étapes s’il y a quoi que ce soit que nous devrions faire, indique-t-il.

Tuktoyaktuk, près de l’océan Arctique, dans les Territoires du Nord-Ouest. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)

Toutefois, l’atténuation des effets des changements climatiques n’est pas toujours voulue par les communautés.

Certaines personnes veulent que la nature suive son cours et je ne veux pas être la personne qui dit qu’on doit protéger ces sites archéologiques à tout prix.

Beaucoup de sites à Tuktoyaktuk

L’atténuation peut prendre différentes formes si elle est souhaitée par la communauté, selon M. O’Rourke.

Les archéologues peuvent visiter ces sites en compagnie des aînés et des jeunes de la communauté pour échanger leurs connaissances. On peut saisir l’occasion de parler du passé et de documenter la perspective des aînés sur le mode de vie [à l’époque de] ces sites pendant qu’ils se trouvent toujours dans le sol.

À Tuktoyaktuk, l’ancien maire Darrel Nasogaluak, membre de l’association locale de chasseurs et de pêcheurs, a appuyé l’archéologue O’Rourke dans l’identification des sites menacés dans sa communauté.

Il y a beaucoup de sites ici. Notre peuple vivait sur ce territoire. Les communautés n’étaient pas grandes, dit-il.

On parcourait notre territoire toutes les saisons, donc il y a des endroits qu’on utilisait traditionnellement tous les 5 km, où on passait beaucoup de temps. Un grand nombre de ces camps traditionnels ou de ces petits villages se trouvent sur le littoral. Certains sont en train d’être érodés, ajoute Darrel Nasogaluak.

La tradition orale est très forte ici, alors nous savons où se trouvent tous les villages les plus récents, qui remontent jusqu’à 200 ans. Au-delà de ça, ce sont des histoires qui nous ont été transmises.

Darrel Nasogaluak, ancien maire de Tuktoyaktuk

Darrel Nasogaluak dit que la communauté loue les efforts de préservation. On est toujours en train d’en apprendre sur l’évolution de notre culture, conclut-il.

Avec les informations d’Hilary Bird

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