De plus en plus de nouveau-nés sont atteints de syphilis aux T.N.-O.

Hausse des cas de syphilis congénitale aux T.N.-O. (IStock)

Le nombre de bébés nés avec une syphilis congénitale aux Territoires du Nord-Ouest (T.N.-O.) a doublé depuis que le territoire a lancé sa campagne de sensibilisation en 2022. Dans les cinq dernières années, on dénombre huit nouveaux cas.

Selon le ministère de la Santé, la syphilis fait l’objet d’une éclosion depuis cinq ans. Entre 2019 et 2023, le territoire a enregistré 517 cas chez les enfants et les adultes, infectieux ou non infectieux, un taux 10 fois plus élevé que dans le reste du pays.

Face à ces statistiques, les T.N.-O. ont lancé, il y a deux ans, une campagne de sensibilisation avec la tenue, entre autres, de cliniques mobiles de dépistage à Yellowknife. Des tests rapides ont également été distribués dans les communautés rurales et plus de 300 distributeurs de condoms gratuits ont été installés dans des lieux publics.

La syphilis est une infection bactériologique qui se transmet habituellement lors d’un rapport sexuel. Si la mère est porteuse, elle peut transmettre l’infection à son enfant pendant la grossesse ou l’accouchement.

L’Agence de santé du Canada précise que l’infection bactériologique, si elle n’est pas traitée, peut mener chez l’enfant à des lésions cutanées, une infection généralisée, une hypertrophie du foie et de la rate, une infection cérébrale et même la mort.

La médecin hygiéniste en chef des Territoires du Nord-Ouest, Kami Kandola. (Radio-Canada/Mario de Ciccio)

La médecin hygiéniste en chef des T.N.-O., Kami Kandola, affirme que les autorités cherchent à tout prix à contrer la propagation.

« C’est quelque chose que l’on cherche activement à prévenir. Nous avons augmenté les tests prénataux à trois durant la grossesse. Nous cherchons des manières de joindre les populations les plus vulnérables, les mères plus à risque de voir leurs bébés naître avec la syphilis congénitale », dit Kami Kandola.

Mais la maladie est sournoise et se présente souvent sans symptômes ou sans lésions visible, et elle s’est répandue largement dans les communautés. 

« Nous devons plus sensibiliser les communautés de toutes les régions parce qu’on peut réduire des cas dans une communauté en particulier, mais les gens peuvent être de nouveau infectés dans une autre. La syphilis ne connaît pas de frontières. »

La population vulnérable représente un défi supplémentaire, ajoute la Dre Kandola. Certaines femmes enceintes peuvent ne pas avoir accès à des soins prénataux, se trouver en situation d’itinérance ou dans une relation abusive ou encore souffrir de toxicomanie.

« Il s’agit d’une portion de la population unique avec laquelle il faut trouver des façons créatives d’entrer en contact pour leur offrir des tests et des soins tout en protégeant les bébés contre la syphilis contractée dans l’utérus. »

La tâche est d’autant plus ardue, selon l’experte, qu’il n’existe pas un type d’individu plus susceptible aux maladies transmissibles sexuellement. Ainsi, les autorités surveillent également les cas de gonorrhée et de chlamydia pour lesquels elles enregistraient, en 2021, le deuxième taux au pays.

Avec les informations de Jenna Dulewich

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