Recrudescence des cas de syphilis dans le Nord canadien

Un test sérologique pour le dépistage de la syphilis (iStock)
Une épidémie de syphilis prend de l’ampleur « à une vitesse alarmante » aux Territoires du Nord-Ouest, a signalé le gouvernement territorial cette semaine. La santé publique demande aux Ténois à risque de passer un test de dépistage et de demeurer vigilants.

La syphilis est une maladie transmissible sexuellement qui touche de plus en plus de personnes au Canada. Elle a connu une recrudescence marquée au cours des dernières années. Actuellement, les taux d’infection les plus élevés au pays sont constatés dans les provinces des Prairies, au Nunavut et aux Territoires du Nord-Ouest.

Le taux de syphilis aux T.N-O. a été multiplié par plus de cinq de 2019 à 2022, constate le ministère de la Santé.

Le taux était de 66 cas pour 100 000 habitants en 2020 et a augmenté à 215 cas pour 100 000 habitants en 2021. Il est ensuite passé à 368 cas pour 100 000 habitants en avril 2022, selon les données les plus récentes communiquées par un porte-parole du ministère de la Santé des T.N-O.. Ceci représente environ 10 fois le taux moyen au Canada. 

La plupart des cas sont signalés à Yellowknife, mais la maladie se propage à l’échelle du territoire où on signale des cas dans presque toutes les régions, selon le ministère.

Une infection qui peut être mortelle

La syphilis est une infection bactérienne traitable à l’aide d’antibiotiques qui se transmet généralement lors d’un contact sexuel oral, génital ou anal non protégé avec une personne infectée, rappelle le ministère de la Santé des T.N.-O.. Une plaie indolore sur les parties génitales, l’anus ou l’intérieur de la bouche est généralement le premier signe d’infection.

Toutefois, ce ne sont pas toutes les personnes infectées qui développeront des symptômes. La seule façon de savoir si on l’a contractée est de passer un test de dépistage.

Les personnes infectées par la syphilis peuvent dans certains cas développer de graves complications cérébrales, cardiaques et nerveuses, rappelle pour sa part l’Agence de la santé publique du Canada.

Avoir des relations sexuelles protégées, connaître ses partenaires sexuels et en limiter le nombre et se faire tester sont les meilleurs moyens de prévenir la transmission de la maladie, selon la santé publique.

L’infection peut aussi être transmise d’une mère à son enfant durant la grossesse, d’où l’importance pour les femmes enceintes de passer un test de dépistage, souligne le gouvernement.

La syphilis congénitale peut entraîner des complications à la naissance, et sans traitement, elle peut endommager les os, les dents, les yeux, les oreilles et le cerveau de l’enfant.

De janvier 2019 à avril 2022, seuls deux bébés ont reçu un diagnostic de syphilis congénitale dans les T.N.-O., confirme par courriel le porte-parole du ministère de la Santé.

Des tests rapides, qui donnent un résultat en 15 minutes avec une précision de plus de 90 %, ont été développés récemment en Alberta et devraient être disponibles bientôt. Ils doivent encore être approuvés par Santé Canada avant d’être distribués. Pour l’heure, les cliniques utilisent des tests standards qui nécessitent plusieurs heures avant de donner un résultat.

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