Renforcer les liens entre le Yukon et l’Alaska pour la sécurité du Nord

L’Alaska assure devoir fréquemment chasser des bombardiers russes de son territoire. (Getty images)

La toute première rencontre entre le gouverneur de l’Alaska et le premier ministre du Yukon, la semaine dernière, est vue d’un très bon œil par les experts en sécurité de l’Arctique, qui soulignent qu’une plus grande collaboration entre les deux régions serait souhaitable pour le territoire.

Lors de sa visite, le gouverneur Mike Dunleavy a souligné que son État «est sur la ligne de front» lorsqu’il est question de sécurité de l’Arctique en rappelant que l’Alaska possède la plus importante présence de la garde côtière des États-Unis en plus de sa force aérienne et de ses bases militaires.

«Nous poursuivons les avions de chasse et les bombardiers russes sur une base hebdomadaire, mensuelle. Nous avons des bateaux de guerre chinois qui passent juste à côté de l’Alaska dans le détroit de Béring et nous pensons que nous sommes à la portée des missiles coréens», explique-t-il.

Notre présence militaire conjointe veille autant sur le Yukon que sur l’Alaska et nous allons voir où cela nous mène.

– Mike Dunleavy, gouverneur de l’Alaska

En plus de rencontrer le premier ministre du Yukon, Ranj Pillai, le gouverneur a eu l’occasion de discuter sur la sécurité dans le Nord avec le président du comité consultatif du Yukon, Ken Coates.

«Cette rencontre a permis de présenter au gouverneur le travail du comité et de voir les secteurs qui s’entrecoupent et sur lesquels nous pourrions collaborer et établir un partenariat», dit-il.

La visite du gouverneur de l’Alaska a permis de signer un protocole d’entente avec le Yukon afin de prendre soin de la route de l’Alaska. (CBC/Gabrielle Plonka)

Au-delà de tout l’aspect militaire inhérent au maintien de la sécurité dans l’Arctique, Ken Coates ajoute que la réflexion doit dorénavant prendre en compte des enjeux plus larges comme la connectivité, l’accès à Internet et l’exploitation des minéraux critiques.

«Ce sont ces côtés non militaires de la sécurité et de la défense que nous devons améliorer», soutient-il.

L’ancien député fédéral pour le Yukon et ancien vice-président du groupe des parlementaires des pays de l’Arctique, Larry Bagnell, se réjouit également de voir le Yukon et l’Alaska maintenir leurs liens.

«Nous avons une relation très spéciale avec l’Alaska», dit-il en précisant que l’État est un «élément important» de la sécurité du Nord canadien et doit donc faire partie des conversations sur le sujet.

Si l’Alaska peut compter sur d’importantes forces armées pour se défendre, l’appui du Yukon reste toutefois nécessaire, soutient Larry Bagnell.

«Évidemment que [les États-Unis] ont besoin de la route de l’Alaska pour transporter leurs équipements et leurs troupes de part et d’autre, alors c’est très important qu’ils aident à financer la route», indique-t-il.

La grande majorité de la route de l’Alaska, qui relie l’État américain au reste du continent, se situe au Canada. Historiquement, les États-Unis ont toujours financé les travaux de réfection de segment canadien en vertu de l’Accord de Shakwak, ratifié en 1977. Depuis 2013, ce financement ne fait toutefois plus partie du budget du pays.

La visite du gouverneur Dunleavy lui aura permis de signer un protocole d’entente avec le premier ministre du Yukon dans lequel l’État s’engage à demander une enveloppe à Washington afin de prendre soin de la route entre Destruction Bay et la frontière américaine.

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