À Whitehorse, pédaler été comme hiver malgré les obstacles

Paul Davis, qui se qualifie lui-même d’écolo, se déplace uniquement à vélo depuis près de 30 ans à Whitehorse. (Sarah Xenos/Radio-Canada)

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Faire du vélo 365 jours par année, beau temps, mauvais temps, c’est possible à Whitehorse, mais les cyclistes soulignent tout de même de nombreux obstacles, notamment en lien avec la sécurité.

C’est encore plus difficile l’hiver, il y a beaucoup d’obstacles pour ceux qui se déplacent à vélo, dit Forest Pearson, directeur du cyclisme urbain à l’Association de cyclisme du Yukon.

Le déneigement inégal des pistes cyclables est notamment montré du doigt. Cela fait partie des problèmes auxquels doivent souvent faire face les cyclistes. Et, pour les secteurs où ils doivent partager la route avec les automobilistes, l’hiver restreint d’autant plus l’espace qui leur est alloué.

Les voies réservées aux bicyclettes dans les rues ne sont pas utilisables. Elles sont pour la plupart du temps rempli de neige. Les pistes sont étroites et les gens doivent pédaler dans le trafic, ce qui peut être, bien évidemment, effrayant pour la majorité d’entre eux, ajoute Forest Pearson.

Ils sont nombreux à utiliser la piste le long du fleuve Yukon, au centre-ville de Whitehorse. (Claudiane Samson/Radio-Canada)

Lewis Rifkind, qui pratique le vélo comme seul moyen de transport depuis plus de 20 ans, met aussi l’accent sur d’importantes lacunes dans le réseau de pistes cyclables de Whitehorse, qui devrait, selon lui, miser sur la connectivité des différents sentiers, notamment entre la piste qui longe le fleuve et celle qui remonte Two Mile Hill.

Ce n’est pas encore adéquat. Il y a encore trop d’intersections où les cyclistes et les véhicules doivent interagir, soutient-il.

S’adapter aux hivers changeants

Cela n’empêche pas certains cyclistes de parcourir la ville à vélo tous les jours, peu importe la température.

Quand on roule à vélo, on voit tout autour de nous. S’il y a une aurore boréale, on va la voir, fait remarquer avec enthousiasme Paul Davis, qui ne se déplace qu’à vélo depuis près de 30 ans. C’est une vraie expérience, ce n’est pas derrière la vitre du pare-brise. Vous êtes immergé dans le paysage.

Lorsque le mercure chute, les cyclistes doivent toutefois s’adapter. Cela veut dire porter plusieurs couches de vêtements isolants ou utiliser une glacière pour éviter que les fruits et légumes que l’on vient d’acheter gèlent au retour de l’épicerie.

Il est nécessaire également de s’adapter aux hivers qui changent. Le territoire doit composer de plus en plus avec les changements climatiques.

Je roule actuellement sur ce que j’appelle mon vélo des changements climatiques, car on n’a plus ces hivers de -15 degrés Celsius et la neige ne devient plus de la styromousse très compactée. On a de la gadoue partout. C’est plus chaud que -15 degrés Celsius pour la majorité de l’hiver, et on ne peut plus rouler sur les petites roues de nos vélos traditionnels avec des clous, indique Paul Davis.

Un portrait qui change avec le temps

Depuis que j’ai commencé à faire du vélo ici, il y a un peu plus de 20 ans, ça s’est grandement amélioré, observe Lewis Rifkind, qui avoue ne pas toujours se sentir en sécurité sur son vélo en ville.

C’est beaucoup mieux qu’il y a 20 ans. Il y a moins d’agressivité des automobilistes envers les cyclistes que dans les années 1990, explique de son côté Paul Davis, qui indique aussi que les cyclistes n’hésitent plus à contacter la police s’il y a un problème.

Il assure cependant qu’il est moins stressé de circuler dans les rues à vélo qu’il y a 30 ans.

De l’avis de Lewis Rifkind, il est important que la Municipalité encourage davantage l’utilisation du vélo, non seulement parce qu’il s’agit d’un transport actif, mais aussi parce que la bicyclette vient répondre à un problème d’espace dans la ville.

Le cyclisme est une manière de répondre à cette idée qu’il est possible de densifier le centre-ville sans nécessairement avoir à augmenter le nombre de stationnements s’il y a assez de personnes qui vivent et travaillent au centre-ville, dit-il.

Encore faut-il que ces gens soient à l’aise à l’idée de se déplacer partout à vélo.

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