Une enfant de 8 ans reçoit par erreur un traitement contre la tuberculose à Iqaluit

Jaffar Gebara et Nicole Etitiq sont choqués que leur fille de 8 ans ait reçu un traitement contre la tuberculose par erreur, alors qu’elle n’était pas atteinte de la maladie. (CBC/TJ Dhir)

Une famille d’Iqaluit est choquée d’apprendre que leur fille de 8 ans a été traitée par erreur et sans leur consentement contre la tuberculose à l’école, alors qu’elle n’était pas atteinte de la maladie.

«Je suis triste de ne pas avoir été là pour ma fille et de ne pas avoir été prévenu ni d’avoir donné mon consentement», dit Jaffar Gebara. «On lui a donné des médicaments sans m’informer et on a continué à le faire dans mon dos.»

Le père de famille explique que sa fille a reçu en tout cinq doses d’un traitement contre la tuberculose par un aide-soignant à l’école publique Joamie-Ilinniarvik, lors d’une clinique de dépistage.

Les doses ont été administrées entre octobre et décembre.

La famille n’a toutefois pas été informée avant le mois de janvier. Jaffar Gebara indique que sa fille ne semble pas avoir eu d’effets secondaires visibles et immédiats après le traitement.

Des doses prévues pour un autre enfant

Dans un courriel adressé à Jaffar Gebara et à sa conjointe, Nicole Etitiq, qui a été obtenu par CBC News, la directrice de la Santé publique d’Iqaluit (IPH), Jenny Begin, reconnaît que cinq doses de médicament «prévu pour un autre enfant» ont été administrées par erreur à leur fille.

Jenny Begin dit qu’elle a été mise au courant de la situation le 17 janvier et qu’elle a discuté avec le médecin spécialiste en tuberculose. Selon son courriel, une enquête interne a été réalisée le lendemain avec l’école et l’équipe de santé publique, puis les parents de la fillette ont été informés.

Le jour suivant, les parents ont rencontré l’équipe de santé publique et le médecin spécialiste a effectué une évaluation médicale. Durant la rencontre, Nicole Etitiq a expliqué que la personne qui a administré les médicaments n’a jamais vérifié la date de naissance de leur fille. Elle a aussi appris qu’il n’aurait vu cette dernière qu’une dizaine de minutes.

Une révision du processus en cours

Dans son courriel, Jenny Begin affirme également qu’elle va faire une révision du processus d’administration du médicament contre la tuberculose, généralement traitée par la prise d’antibiotiques.

Déjà, certains changements ont été mis en place.

«Dans l’immédiat, nous avons déjà revu les politiques de reconnaissance des patients avec tous les employés. Aucun enfant ne recevra de traitement contre la tuberculose sans l’accord d’un parent ou d’un tuteur présent pour confirmer son identité», écrit-elle.

«Je le répète, nous sommes terriblement désolés que cela se soit produit et nous nous engageons à améliorer nos procédés», ajoute-t-elle.

Le ministère de l’Éducation a décliné la demande d’entrevue de CBC News qui souhaitait discuter avec la direction de l’École Joamie-Ilinniarvik ainsi qu’avec le ministère lui-même au sujet de la situation.

Le médecin hygiéniste en chef du Nunavut, Sean Wachtel. (Radio-Canada/Matisse Harvey)

Le ministère de la Santé a également décliné la demande de commentaires en indiquant qu’il en va de la confidentialité des patients. Le médecin hygiéniste en chef du Nunavut, Sean Wachtel, indique qu’une révision interne du processus du territoire, en lien avec le traitement de la tuberculose, est en cours.

«Nous sommes très conscients des traumatismes historiques qui entourent la tuberculose et la façon dont elle est diagnostiquée et traitée […]. Nous nous efforçons de faire les choses différemment, tout en reconnaissant ces traumatismes, mais en essayant aussi de traiter la maladie efficacement», dit-il.

Même si la Santé publique d’Iqaluit a promis de ne plus administrer de médicaments à l’école, Nicole Etitiq croit que cela n’aurait jamais dû se produire.

«Nous voulons que les politiques changent. Nous voulons que les gens soient tenus responsables. Nous n’avons été mis au courant d’aucune réparation», précise-t-elle.

«L’école est un endroit pour apprendre, l’hôpital est un endroit pour se faire soigner. Les deux ne devraient pas être mélangés», ajoute son conjoint, Jaffar Gebara.

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