70 % des résidents de Pangnirtung ont reçu un test de dépistage de la tuberculose

Entre la mi-septembre et la fin-novembre, une clinique mobile de dépistage communautaire de la tuberculose a permis de tester 1132 résidents de Pangnirtung, soit près de 70 % de la population. (Photo d’archives/Radio-Canada/Matisse Harvey)

Une clinique mobile de dépistage communautaire de la tuberculose a permis de tester 1132 résidents de Pangnirtung, soit près de 70 % de la population. Cette proportion répond aux attentes du ministère de la Santé du Nunavut, qui voit l’opération de dépistage comme un succès.

Sur une dizaine de semaines, le ministère de la Santé estime avoir recensé 6 nouveaux cas de tuberculose active et 55 cas de tuberculose latente.

Cela porte donc à 46 le nombre de résidents de cette communauté qui ont reçu un diagnostic de tuberculose active depuis janvier 2021, et à 254 le nombre d’infections de tuberculeuse latente.

La tuberculose latente signifie qu’elle n’est pas contagieuse tant que le malade suit un traitement par médicament. Si la maladie devient active et que des symptômes de toux, de fatigue, de fièvre ou de perte d’appétit apparaissent, les proches de la personne risquent d’être infectés à leur tour.

«Je dirais que le dépistage a été un grand succès, notamment compte tenu du nombre de cas trouvés, ce qui baisse de manière considérable le fardeau de la tuberculose pour cette communauté», affirme le médecin hygiéniste en chef du Nunavut, le Dr Sean Wachtel.

Le dépistage a débuté le 15 septembre et devait initialement prendre fin le 1er décembre, mais des vents violents ont forcé la fermeture des bâtiments gouvernementaux à Pangnirtung, ce qui a devancé la fermeture de la clinique mobile. (Photo : Danarae Sommerville)

Décès liés à la tuberculose

Un peu plus de deux ans se sont écoulés depuis que le gouvernement territorial a déclaré une éclosion dans cette communauté de plus de 1500 habitants.

À l’heure actuelle, Pangnirtung est l’une des trois communautés du Nunavut aux prises avec une éclosion de tuberculose, avec Pond Inlet et Naujaat.

Dans un échange de courriels, le ministère de la Santé a confirmé à Radio-Canada qu’au moins une personne était décédée de la tuberculose depuis le début de 2023.

«En raison de la taille relativement petite de la population du Nunavut, le ministère de la Santé ne publie pas de chiffres inférieurs à cinq pour protéger la confidentialité des patients», a déclaré la porte-parole du ministère, Danarae Sommerville.

Au cours des deux dernières années, le Dr Wachtel indique que cinq personnes sont décédées de la tuberculose.

Pas d’autres dépistages communautaires à l’horizon

Bien qu’il juge que la clinique de dépistage de Pangnirtung a été un franc succès, le médecin hygiéniste en chef mentionne qu’aucun autre dépistage communautaire n’est prévu ailleurs au Nunavut pour le moment.

«C’est une option que nous considérerons si nous jugeons qu’elle peut nous aider à faire face à une éclosion», dit-il.

Mardi, le Dr Wachtel s’est rendu à Pangnirtung avec des dignitaires, dont le ministre de la Santé John Main, et la présidente de l’organisme territorial inuit Nunavut Tunngavik (NTI) Aluki Kotierk. NTI a octroyé environ 2,5 millions de dollars pour la tenue de la clinique mobile.

Au cours de leur visite, ils ont rencontré des représentants de la municipalité et pris part à un repas communautaire.

La mairesse Lynn Meeka Mike et l’adjoint à la mairesse, Davidee Kooneeliusie, ont rencontré des représentants du ministère de la Santé du Nunavut et de l’organisme NTI, mardi, lors d’une visite à Pangnirtung. (Photo : Mosha Folger/Nunavut Tunngavik)

Le conseiller municipal et membre du comité d’engagement communautaire contre la tuberculose, Markus Wilcke, a été agréablement surpris d’apprendre que plus de la majorité des membres de la communauté avaient été testés.

Ce dernier soutient que la clinique mobile était un pas dans la bonne direction, mais qu’il reste encore un travail colossal à faire pour éradiquer la tuberculose. «La clinique de dépistage communautaire ne fait que nous donner des informations qui démontrent qu’il y a bel et bien un problème. C’est tout», a-t-il dit.

Le conseiller municipal Markus Wilcke (à droite) habite à Pangnirtung depuis environ 20 ans. Désormais, retraité, c’est son emploi d’infirmier qui l’a amené au Nunavut (anciennement les Territoires du Nord-Ouest), en 1981. (Photo : Mosha Folger/Nunavut Tunngavik)

Il martèle qu’il faut s’attaquer aux racines de l’éclosion, alimentée notamment par le surpeuplement des logements, l’insécurité alimentaire, la pauvreté et l’accès limité à des soins de santé.

«Ce qui doit se passer, maintenant, c’est de s’attaquer à tous les facteurs dans la vie des gens qui les mettent à risque de contracter la tuberculose», assure-t-il.

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Matisse Harvey, Radio-Canada

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