Une autre saison de feux de forêt difficile en vue pour les T.N.-O.

Dans sa première mise à jour de la saison, jeudi, le ministère de l’Environnement et du Changement climatique (ECC) a dressé le portrait des conditions actuelles et à venir qui laissent présager une autre saison difficile des feux de forêt, surtout dans le sud du territoire.

Presque l’ensemble du territoire a reçu des précipitations moindres que les moyennes cette année, ce qui laisse envisager une troisième année d’affilée de sécheresse.

Cet hiver, la région du Slave Sud n’a reçu que 87 % de la moyenne de l’équivalent eau-neige, c’est-à-dire la quantité d’eau obtenue une fois la neige fondue. Hay River, de son côté, n’a reçu que 50 % de la moyenne de précipitations en neige, selon le gestionnaire du service de lutte contre les feux de forêt pour le ministère, Richard Olsen.

Les seules régions qui ont reçu des précipitations de pluie et de neige au-dessus des normales cette année sont les régions du Beaufort Delta et du Sahtu.

Richard Olsen estime que les prévisions pour le printemps et l’été ne sont pas plus favorables. Le peu de précipitations va se poursuivre dans les prochains mois.

«En général, on s’attend à trois ou quatre mois de conditions favorables aux feux de forêt, avant qu’il n’y ait des précipitations substantielles», a dit le ministère, jeudi, lors de la mise à jour.

Selon les prévisions, de la pluie pourrait apporter un répit aux conditions de sécheresse entre août et octobre, parce que le phénomène météorologique El Niño, qui pousse de l’air sec et chaud, devrait être remplacé par le phénomène El Niña.

Les T.N.-O. pourraient donc recevoir des précipitations près des normales saisonnières vers la fin de l’été et à l’automne, selon Richard Olsen.

Il avertit toutefois que seulement une très grande quantité de pluie, de 30 à 60 centimètres, pourrait ramener les cours d’eau et les lacs à des niveaux plus normaux.

Le pire attendu en juin et en juillet

D’ici là, les conditions de sécheresse vont se détériorer.

«Les conditions de sécheresse vont influer sur pas mal tout ce qu’on va observer ce printemps et cet été», dit Richard Olsen.

Les mois de juin et de juillet pourraient être particulièrement difficiles dans la région du Dehcho, du Slave Sud et du Slave Nord.

Ces régions ont été particulièrement touchées par les incendies de forêt en 2023, la pire saison dans toute l’histoire du territoire. En tout, 306 incendies ont brûlé 3,5 millions d’hectares, et entraîné l’évacuation de près de la moitié de tous les résidents des Territoires du Nord-Ouest en août et en septembre.

La présence de feux dormants tout au long de l’hiver dans les zones qui ont brûlé l’été dernier est un autre signe de la sécheresse des sols, comme le précise Richard Olsen.

«On a observé tout au long de l’hiver […] de la sécheresse extrême dans la région du Grand lac des Esclaves, dans le Dehcho et une portion du Sahtu», ajoute-t-il.

«Sur le plan des incendies, cela signifie que nous nous attendons à voir des feux dormants reprendre au printemps. Et lorsqu’ils commenceront à se déplacer et que de nouveaux incendies se déclareront […], ils auront le potentiel de grossir rapidement», dit-il.

En mode préparation

ECC est déjà sur un pied d’alerte et a commencé à planifier la saison. Richard Olsen dit que la formation et le recrutement de pompiers forestiers ont commencé plus tôt cette année dans le sud du territoire.

«La neige est presque toute fondue dans les régions du sud. Les conditions dans les communautés et les zones autour des communautés deviennent rapidement propices […] aux incendies», dit M. Olsen.

Avec la mort d’un pompier forestier en service l’été dernier, ECC mise beaucoup sur la sécurité et la prévention des accidents. Un plus grand nombre de pompiers forestiers recevront de la formation sur la manipulation sécuritaire d’une scie à chaîne.

Ils recevront aussi de la formation en conditionnement physique, en santé mentale et en alimentation.

Un avion va survoler les zones touchées par les incendies de 2023 la semaine du 22 avril. L’évaluation active des incendies et des conditions au sol se poursuivra tout au long du mois.

Le ministère encourage aussi fortement les résidents et les communautés à entreprendre des activités Préventifeu pour diminuer les risques d’incendie.

Le gestionnaire de la division de la prévention des feux de forêt et l’atténuation des risques, Mike Westwick, explique que deux spécialistes de la prévention ont été embauchés pour informer les habitants des risques liés à l’activité humaine dans le déclenchement de feux de forêt.

«Ils seront sur le terrain pour appuyer tout le travail en communication et en intervention afin de prévenir et d’atténuer [les risques]», dit-il.

Ces spécialistes visiteront aussi les écoles pour sensibiliser les élèves aux risques liés à ces feux déclenchés par l’activité humaine.

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