T.N.-O. : les niveaux d’eau au plus bas, à l’exception de la rivière Peel

Les niveaux d’eau du bassin de la rivière Peel sont élevés cette année, mais un hydrologue a indiqué qu’il était difficile de prédire ce que cela signifierait pour la région. (Photo : Dean Charlie)

Beaucoup de neige s’est accumulée dans le nord des Territoires du Nord-Ouest cet hiver, mais peu dans le sud, selon les perspectives d’eau printanières du territoire publiées jeudi.

Le territoire est en proie à une sécheresse pluriannuelle, des conditions contribuant au risque de feux de forêt. Les niveaux d’eau historiquement bas suscitent l’inquiétude des chasseurs et d’autres personnes qui utilisent les rivières et les lacs.

C’est le cas dans la majeure partie du territoire, à l’exception du bassin de la rivière Peel, où les niveaux d’eau et le manteau neigeux sont extrêmement élevés.

Risques d’inondations dans le nord

Selon Ryan Connon, hydrologue au ministère de l’Environnement et du Changement climatique des T.N.-O., les communautés situées le long de la rivière Peel, comme Fort McPherson, sont exposées à un risque de crue nivale au moment de la débâcle, cette année.

«Il y a un risque de crue et d’inondation à nouveau», indique M. Connon. «Mais les niveaux d’eau réels au moment de la débâcle dépendront vraiment des conditions météorologiques du printemps, lorsque nous aurons des températures chaudes.»

Le risque d’inondation augmente si les températures grimpent, ajoute M. Connon. «Si la neige fond très rapidement, toute l’eau de fonte se dirige vers la rivière. Elle soulève la glace de la rive et les morceaux de glace sont plus imposants et se déplacent vers l’aval. Et ils ont alors plus de chances de se bloquer», explique-t-il.

Si un temps chaud constant détériore la glace, et si la glace peut fondre lentement, il y aura moins de risques d’embâcles.

– Ryan Connon, hydrologue au ministère de l’Environnement et du Changement climatique

En mai dernier, Fort McPherson a connu des inondations dévastatrices, qui ont emporté des routes principales et plusieurs bâtiments près de la zone Eight Mile de la communauté.

Plus d’une douzaine de chalets et de maisons de Fort McPherson ont été endommagés par les inondations.

Alice Vittrekwa a perdu son chalet dans les inondations, mais il a été reconstruit. «Nous ne savons pas quel type de printemps et quel type d’inondation nous aurons cette année. Il y a beaucoup de neige», dit Mme Vittrekwa.

«C’est un peu dur et j’espère que nous ne perdrons pas cette maison cette année. Perdre une autre maison, je ne pense pas que je pourrais le supporter.»

Ryan Connon est hydrologue au ministère de l’Environnement et du Changement climatique des Territoires du Nord-Ouest. (Radio-Canada)

Selon M. Connon, même si les niveaux d’eau de la rivière Peel sont élevés, il est difficile de prédire ce qui va se passer.

«Il y a eu des années où les niveaux d’eau étaient supérieurs à la moyenne et où l’accumulation de neige était supérieure à la moyenne, et il n’y a pas eu d’inondations», fait-il remarquer. «Tout dépendra de ce qui se passera dans les semaines à venir, mais il y a un risque élevé en raison des conditions actuelles.»

Sécheresse et bas niveaux d’eau dans le sud

Bien que les régions de Slave Nord, Tłįchǫ et Sahtu aient toutes reçu des chutes de neige moyennes ou supérieures à la moyenne, les niveaux d’eau du fleuve Mackenzie à Tsiigehtchic et dans tout le delta du Mackenzie sont les plus bas jamais enregistrés pour cette période de l’année.

Le niveau d’eau du Grand lac des Esclaves est également le plus bas jamais enregistré pour cette période de l’année. La variation du niveau d’eau observée au cours des cinq dernières années n’avait jamais été enregistrée auparavant au cours des 89 années de surveillance, indique le rapport d’ECC.

Les niveaux d’eau de la rivière Hay sont également les plus bas jamais enregistrés. De plus, la région de la rivière Hay dispose d’un manteau neigeux nettement moins important que d’habitude. Il est toujours possible que de mauvaises conditions de débâcle provoquent des inondations, indique le rapport.

À Fort Simpson, les niveaux d’eau du fleuve Mackenzie restent à des niveaux historiquement bas. «Nous ne verrons pas d’augmentation ou de rétablissement dans certaines de ces rivières ou certains de ces lacs à moins que nous n’ayons des précipitations significatives ce printemps et cet été», indique M. Connon.

Comme pour la rivière Hay, cela ne signifie pas que les inondations printanières sont exclues. Malgré les faibles niveaux d’eau, les embâcles sont difficiles à prévoir.

«Les inondations dues aux embâcles peuvent se produire n’importe quelle année, quels que soient les niveaux d’eau et l’accumulation de neige préexistants. La gravité potentielle des inondations, si un embâcle se produit, est plus élevée lorsque les niveaux d’eau sont déjà élevés et que les accumulations de neige sont importantes», indique le rapport.

Lloyd Chicot, chef de la Première Nation Ka’a’gee Tu à Kakisa, a constaté que les chutes Lady Evelyn, situées juste à l’extérieur de la communauté, sont sèches. «En ce moment, tout est plutôt bas. Il n’y a pas d’eau qui coule, il n’y a rien», dit-il.

Les habitants s’inquiètent de ce que cela signifie pour l’été qui vient. Les gens sont plus préoccupés par le retour des animaux. Pas d’eau, ce genre de choses, ajoute-t-il.

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