Des fouilles sur le terrain d’ex-résidences pour élèves de Whitehorse

Le chef de la Première Nation Kwanlin Dün, Sean Smith, et la cheffe du Conseil Ta’an Kwäch’än, Amanda Leas. (CBC/Cheryl Kawaja)

Des recherches avec un radar pénétrant commenceront sous peu à Whitehorse sur le terrain de deux anciennes résidences pour élèves utilisées de 1960 et au début des années 1980.

Ces recherches font partie d’un projet lancé il y a quelques années dans le but de fouiller les terrains d’anciens pensionnats pour Autochtones du Yukon afin d’y trouver des preuves de la présence de sépultures anonymes.

Le groupe de travail sur les pensionnats et les enfants disparus au Yukon a été mis sur pied après que des recherches similaires ont mené, en 2021, à la découverte de 215 sépultures anonymes possibles sur le terrain de l’ancien pensionnat pour Autochtones de Kamloops, en Colombie-Britannique.

Le pensionnat pour Autochtones Chooutla, de Carcross, a été exploité de 1911 à 1969. Des recherches ont été menées sur son terrain, où une quinzaine de sépultures potentielles ont été retrouvées. (Photo : Archives du Centre national pour la vérité et réconciliation)

Au Yukon, une première fouille du genre a été réalisée l’année dernière sur l’ancien terrain du pensionnat Chooutla, à Carcross. En septembre, les chercheurs ont indiqué qu’ils y avaient trouvé 15 sépultures anonymes «potentielles».

Les recherches se concentreront dorénavant dans la capitale yukonnaise, sur les terrains qui ont un jour accueilli le Coudert Hall et le Yukon Hall, deux résidences situées à l’époque dans le quartier de Riverdale.

«C’est une question de vérité. Découvrir ce qui est arrivé dans le passé et voir comment on peut aller de l’avant», explique le chef de la Première Nation Kwanlin Dün, Sean Smith.

Coudert Hall, connue au départ sous le nom d’Auberge autochtone catholique romaine de Whitehorse (Whitehorse Roman Catholic Indian Hostel), a été en activité de 1960 à 1971. L’endroit servait de lieu de résidence pour les élèves qui fréquentaient l’École élémentaire Christ the King.

Selon les documents du Centre national pour la vérité et réconciliation, entre 35 et 70 élèves y résidaient.

L’autre résidence, le Yukon Hall, était gérée par le gouvernement fédéral entre 1960 et 1985 et se voulait une résidence sans dénomination religieuse pour accueillir les élèves qui fréquentaient les écoles publiques de la ville, dont des élèves allochtones.

Au début des années 1970, le Yukon Hall et le Coudert Hall ont fusionné pour devenir la Résidence pour étudiants de Whitehorse.

«Je pense que, actuellement, tout le monde est à la recherche de réponses», souligne Amanda Leas, la cheffe du Conseil Ta’an Kwäch’än. Le terrain du Coudert Hall, aujourd’hui démoli, se trouve sur les terres visées par le règlement du Conseil Ta’an Kwäch’än.

«C’est un héritage sombre et nous voulons simplement nous assurer qu’à l’avenir tout est fait de la bonne manière», ajoute Amanda Leas.

On ne sait pas avec précision si l’on s’attend à ce que les recherches effectuées à Whitehorse révèlent quelque chose. Amanda Leas et Sean Smith les décrivent surtout comme une manière d’aider les communautés à faire face au passé et, ultimement, à avancer.

Un géoradar, ou radar pénétrant, est un appareil mobile formé notamment d’un émetteur et d’un récepteur de micro-ondes qui permet de créer une image de ce qui se trouve dans le sol. (Photo: Geoscan)

«Ces terrains, nous n’étions pas certains qu’ils allaient être fouillés jusqu’à ce qu’une personne vienne nous parler d’une histoire. À partir de là, c’est très important de s’assurer que le travail est fait dans les temps», dit Amanda Leas.

Sean Smith souligne que les recherches permettent d’offrir aux habitants de Whitehorse une meilleure compréhension de l’histoire et de l’héritage des pensionnats pour Autochtones. Le Yukon Hall, également démoli, se trouve sur les terres visées par le règlement de la Première Nation Kwanlin Dün.

«Je pense que c’est vraiment une occasion pour que les gens reconnaissent ce qui est arrivé dans ces établissements qui ont hébergé des enfants de nos communautés», conclut Sean Smith.

Les fouilles devraient se poursuivre jusqu’au 4 mai sur les deux terrains avec de l’équipement «minimal» qui ne devrait pas perturber le quartier. Le public est toutefois invité à ne pas s’y rendre durant les recherches afin de ne pas déranger les équipes en place ni le travail en cours.

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