Plusieurs dizaines de postes d’enseignants à pourvoir d’ici la rentrée scolaire au Nunavut

Le gouvernement du Nunavut affirme faire face à de moins grands défis de recrutement d’enseignants cette année. (Claudiane Samson/Radio-Canada)
Les écoles du Nunavut auront besoin de 74 enseignants supplémentaires d’ici à la prochaine rentrée scolaire pour être en mesure de commencer leurs classes.

Contre toute attente, le gouvernement territorial fait face à une pénurie d’enseignants moins préoccupante que dans les dernières années.

« La pandémie de COVID-19 semble avoir eu très peu d’impact sur la capacité du ministère de l’Éducation à recruter des enseignants », affirme le ministère de l’Éducation dans un échange de courriels.

Les autorités prévoient le retour en classe pour la prochaine rentrée scolaire. Lundi, en point de presse, le médecin hygiéniste en chef Michael Patterson a toutefois indiqué que l’apparition de cas de COVID-19 pourrait avoir un impact sur la réouverture de certaines écoles.

Un état des lieux « peu préoccupant »

Les administrations scolaires de district, qui sont chargées de la gestion des écoles, disposent actuellement de 655 enseignants répartis dans chaque communauté du territoire. D’ici au mois d’août, elles devront encore en recruter 70 autres pour que chaque classe soit prise en charge.

Le ministère de l’Éducation affirme être peu préoccupé par cet état des lieux puisque 103 postes d’enseignants étaient à pourvoir à pareille date, en 2019, précise-t-il.

Naujaat, Igloolik, Kinngait et Pangnirtung font face à la plus importante pénurie d’enseignants au territoire.

L’ouverture d’une nouvelle école secondaire à Igloolik est l’un des principaux facteurs qui expliquent la grande demande de la communauté cette année. Six des dix postes vacants à Igloolik concernent ce nouvel établissement.

En raison de la pandémie, les jeunes du territoire ont abruptement été privés d’école le 17 mars. (Marie-Laure Josselin/Radio-Canada)
Recrutement et rétention difficiles

Le recrutement d’enseignants est un casse-tête récurrent au territoire. À cela vient s’ajouter le haut taux de roulement du personnel qui complexifie leur rétention à long terme. Conscient des défis supplémentaires posés par la pandémie, le ministère de l’Éducation affirme avoir redoublé d’efforts pour recruter tous les enseignants requis.

Il indique notamment avoir prolongé sa campagne publicitaire sur les réseaux sociaux et travailler plus activement avec des universités du Sud pour solliciter de futurs étudiants en enseignement.

S’il ne parvient pas à atteindre ses objectifs, le Ministère indique qu’il pourrait être contraint d’octroyer des postes d’enseignants suppléants à des travailleurs des communautés qui ne disposent pas d’un diplôme universitaire en enseignement.

L’Administration scolaire du district d’Iqaluit (ASDI) doit recruter cinq enseignants pour la rentrée scolaire. (Paul Chiasson/La Presse Canadienne)
Retour à la normale pour la commission scolaire francophone

La Commission scolaire francophone du Nunavut (CSFN) dresse le même constat que le gouvernement territorial.

« On a quand même une bonne rétention de l’équipe-école cette année », affirme le président de la CSFN, Mathieu Parker.

La CSFN cherche cette année à recruter quatre enseignants et un directeur à l’École des Trois-Soleils, la seule école francophone au Nunavut.

L’École des Trois-Soleils d’Iqaluit, au Nunavut, accueille une centaine d’élèves de la maternelle à la 12e année. Cette image montre l’établissement au mois de novembre 2019. (Claudiane Samson/Radio-Canada)

Mathieu Parker affirme que la commission scolaire se heurte habituellement à des difficultés liées au recrutement et à la rétention de personnel.

« C’est certain que gérer une commission scolaire dans une petite communauté [francophone] en milieu minoritaire, ce n’est pas la même chose du tout que dans une grosse commission scolaire dans le Sud. Ça prend des gens qui sont capables de se relever les manches et de mettre la main à la pâte. »Mathieu Parker, président de la Commission scolaire francophone du Nunavut (CSFN)

La commission scolaire reprend graduellement du poil de la bête, après avoir traversé une année difficile. Les derniers mois été ponctués, entre autres, de tensions avec le gouvernement territorial et des départs soudains de plusieurs administrateurs, dont la présidente de la CSFN et le directeur de l’École des Trois-Soleils.

Mathieu Parker est depuis peu le président de la Commission scolaire francophone du Nunavut (Photo fournie par Mathieu Parker).

« C’est certain que ça a été une année mouvementée pour la CSFN et l’équipe-école », admet Mathieu Parker.

Il espère que la récente entrée en poste la nouvelle directrice générale Linda Leclerc permettra de « trouver une certaine stabilité », dit-il.

Parmi ses dossiers en cours et à venir, la CSFN se penchera sur le projet d’agrandissement de l’École des Trois-Soleils, sur la révision de la division des classes et sur le projet du gouvernement territorial de rendre l’éducation bilingue avec la langue inuit.

Matisse Harvey, Radio-Canada

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