Récolte commerciale des morilles au Yukon : les bonnes pratiques

Cette sorte de morille pousse au printemps et au début de l’été après un incendie de forêt l’année précédente. (Radio-Canada/Anita Bathe)

Alors que la saison de cueillette des morilles approche à grands pas au Yukon, des voix s’élèvent pour demander plus d’encadrement lorsque la récolte est pratiquée à des fins commerciales. La cueilleuse Maeva Esteva démystifie cette activité, qui est devenue populaire en raison de son aspect lucratif, et fournit quelques conseils.

Maeva Esteva pense que le manque de connaissances de certains cueilleurs peut devenir une lacune dont ils risquent de faire eux-mêmes les frais.

« On a fait beaucoup la promotion des morilles, en disant qu’on gagne beaucoup d’argent, ce qui n’est pas forcément vrai, parce que maintenant les prix ont baissé. Donc, c’est très très dur pour un cueilleur de s’en sortir. »

On a beaucoup vendu ça comme le job de rêve, mais il faut aussi se rendre compte des réalités du terrain qui ne sont pas forcément faciles.

 Maeva Esteva, cueilleuse de champignons

Maeva Esteva convient qu’il peut y avoir de bonnes journées, où un cueilleur peut obtenir 500 $ pour le fruit de sa cueillette, mais elle rappelle que les saisons sont très courtes. « Ça ne va pas être tous les jours comme ça. Il faudra vraiment travailler fort, parce c’est quand même entre 20, 40, voire 50 kilos qu’il faudra transporter sur le dos. Après, il y a plein de paramètres qui rentrent aussi en ligne de compte. »

Elle insiste sur l’importance de se renseigner sur les emplacements de cueillette pour s’assurer de mettre en oeuvre les bonnes pratiques et de le faire dans les meilleures conditions. « Les feux de forêt, on pense que c’est tout mort, mais il y a quand même des animaux qui se baladent, il y a beaucoup d’oiseaux qui font leurs nids. Il faut regarder où l’on met les pieds. Il peut y avoir des bébés champignons aussi, on peut abîmer le mycélium qui est au sol. »

De plus, les cueilleurs doivent maintenant se procurer un permis pour faire de la cueillette à des fins commerciales.

« Je pense qu’ils essaient de faire un contrôle là-dessus, mais c’est quand même un milieu qui attire des gens qui aiment la liberté […]. Et je ne pense pas que ce soit ceux qui cueillent pour leurs loisirs qui font du mal. C’est plus dans le commercial. »

Selon Mme Esteva, ce serait davantage à l’endroit des acheteurs qu’il faudrait établir des règles.

« L’argent appelle l’argent, donc il y a quand même des grosses compagnies. Il y a beaucoup d’acheteurs […]. Ce serait plutôt à ceux qui achètent sur place qu’il faudrait mettre un peu plus de règles, pour les forcer à éduquer les cueilleurs et à ne pas accepter les champignons qui ne sont pas cueillis dans les bonnes conditions, à ne pas prendre les champignons qui sont cueillis sur les terres des Premières Nations si ce n’est pas par [des membres des] Premières Nations ou des gens qui ont leur autorisation. »

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