Des communautés du Grand Nord canadien ouvrent leurs portes aux personnes évacuées par les feux de forêt

L’incendie a touché environ 15 bâtiments de la Première Nation Kátł’odeeche, selon une estimation fournie par les autorités lundi. (James Cardinal Jr./La Presse canadienne)
La plupart des personnes vivant à Hay River et de la Première Nation Kátł’odeeche se sont réfugiées au centre Multiplex de Yellowknife ou dans leur réseau d’amis, mais certaines se sont arrêtées au parc territorial de Fort Providence, qui a exceptionnellement ouvert ses portes aux personnes évacuées qui ont fui les feux de forêt.

C’est le cas de Rachel Cook, de son mari, de sa sœur et de leurs enfants. Dès qu’ils ont reçu l’ordre d’évacuer, dimanche, vers 23 h, ils ont rapidement pris leurs vêtements et de la nourriture et ont préparé leur auto-caravane avant de prendre la route vers le nord.

Honnêtement, on n’était pas super prêts, il n’y avait pas d’annonce d’évacuation […] Maintenant, en regardant cela, je pense qu’on aurait pu se préparer un peu mieux.

La famille s’est arrêtée à Fort Providence, environ à mi-chemin entre Hay River et Yellowknife. « Le parc territorial [a ouvert] plus tôt que prévu pour laisser le monde venir. On trouve qu’on est vraiment chanceux que cela ait été fait pour nous », dit Rachel Cook, qui tente de garder le moral malgré la situation.

« Je pense qu’on va juste rester en camping pour l’instant. On est bien. On aime faire du camping, puis ça nous permet d’en faire un peu plus tôt que d’habitude. »

La petite auto-caravane et une tente de Rachel Cook et de sa famille, qui sont au parc territorial de Fort Providence. (Rachel Cook)
Première visite aux T.N.-O.

La directrice de l’École Boréale, Katrine Lavoie, a pu louer une chambre d’hôtel à Yellowknife à son arrivée lundi matin. Elle dit qu’elle était prête en cas d’évacuation. « Sur les réseaux sociaux, la ville était très proactive. Depuis l’interdiction de feu [du 4 mai], il y avait beaucoup d’information, des listes de matériel à préparer, comment bien se préparer, à quoi penser et ce qu’il fallait répertorier. »

On était au courant que c’était très sec et que cela pouvait arriver. On a reçu l’alerte d’évacuation de [la Première Nation Kátł’odeeche], donc, quand tu sais que tes voisins sont évacués, nécessairement, sans recevoir d’avertissement, tu y penses aussi.

Comble de l’ironie, Katrine Lavoie n’a pas voyagé qu’avec son chat vers la capitale ténoise. Elle est accompagnée de ses parents et de son frère, pour qui c’est la première visite aux T.N.-O. « Ils sont arrivés dimanche à midi pour me visiter […] Douze heures plus tard, on est en voiture en plein milieu de la nuit en évacuation. »

Ce qui compte pour elle, c’est que sa famille soit en sécurité, et elle espère que c’est le cas pour les membres de son personnel, les familles et les élèves de l’école. « J’espère que tout le monde a réussi à sortir et est dans un endroit confortable et sécuritaire. »

Le centre-ville de Hay River lundi, vers 13 h. Un panache de fumée est visible à l’horizon. Le feu de forêt, déclaré tôt dimanche matin près de la Première Nation Kátł’odeeche, a enjambé la rivière pour atteindre des secteurs de Hay River. (Kelsey Townend)
Des communautés qui s’entraident

Les autorités demandent aux personnes évacuées de s’enregistrer au centre Multiplex à leur arrivée à Yellowknife. L’enregistrement est possible en appelant le 867 446-2023.

Plusieurs personnes de la communauté ont apporté leur aide. Le conseiller municipal Tom McLellan a mis sur pied un formulaire en ligne pour demander aux personnes qui habitent Yellowknife de se manifester pour accueillir les personnes qui ont été évacuées.

Il a indiqué que les chèques-cadeaux d’épicerie ou de magasins locaux sont acceptés, mais qu’il faut éviter de déposer des dons de vêtements et d’autres biens essentiels au centre Multiplex.

Centraide T.N.-O. accepte également les dons en argent pour venir en aide aux personnes évacuées de Hay River et de la Première Nation Kátł’odeeche.

À Fort Providence, Rachel Cook dit que le centre communautaire va ouvrir ses portes pour offrir des repas chauds et des activités aux enfants. « [On voit] le sens de la communauté, le monde qui s’entraide, les [gens] qui sont patients et qui ouvrent leurs portes un peu partout », dit-elle.

« Je veux dire un gros merci à la communauté de Fort Providence. »

Avec les informations de Joëlle Bouchard et CBC

Julie Plourde, Radio-Canada

Vidéojournalise à Yellowknife

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