Le NORAD déploie un exercice militaire à Inuvik, aux T.N.-O.
Les résidents d’Inuvik, aux Territoires du Nord-Ouest, remarquent la présence accrue de militaires et d’aéronefs cette semaine, à l’aéroport, puisque la section canadienne du NORAD effectue un entraînement. Selon un expert, il s’agit aussi d’une démonstration des capacités de défense de l’espace aérien nord-américain.
Des aéronefs CF-188 Hornet et des militaires sont arrivés mardi, à Inuvik, pour participer à l’opération Northern Defender à l’aéroport, qui est l’un des quatre sites d’opérations avancés au pays du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD).
Pour le NORAD, c’est un exercice de routine. De six à sept exercices d’entraînement semblables sont déployés tous les ans à Iqaluit, Goose Bay, Yellowknife et Inuvik.
« Nos membres sont prêts à ce que les aéronefs puissent opérer à partir de là », explique le porte-parole du NORAD au Canada, le capitaine Maxime Cliche.
« On va dans les airs, on fait les exercices. Mais aussi, ce qui est important, c’est de revenir pour faire l’entretien, faire le plein. Si une situation réelle arrive, on est prêt à répondre en quelques instants », dit-il.
Bien qu’il tienne à insister sur le fait que cet entraînement n’est pas une réponse à une menace réelle, des incidents sont survenus récemment qui rappellent l’importance d’être prêt à intervenir.
« On l’a vu récemment, il y a eu une pénétration dans la zone d’identification [de défense aérienne de l’Alaska], puis des avions CF-18 et des aéronefs de nos collègues américains ont été déployés et sont allés intercepter des aéronefs russes et chinois », ajoute-t-il.
Envoyer un message aux opposants
Pour le professeur en sciences politiques de l’Université de Calgary Rob Huebert, ce genre d’entraînement a pour but « de maintenir la préparation opérationnelle au plus haut niveau de capacité ».
Il estime aussi que ces exercices sont une façon de rappeler aux opposants que le Canada et les États-Unis travaillent ensemble et sont prêts à intervenir.
« En prenant en considération que nous observons plus d’activités de la Russie et de la Chine dans l’Arctique canadien, c’est clairement un message envoyé aux deux pays », dit l’expert en sécurité militaire.
« Ce sont des messages subtils envoyés aux autres forces armées, disant : « Ne pensez surtout pas à provoquer un combat, un vrai combat dans cette région. Nous serons plus que prêts à répondre, tant sur le plan politique que militaire » », dit Rob Huebert.
Avoir l’œil sur le Grand Nord
Avec ses vastes étendues, le Grand Nord est une priorité stratégique pour le NORAD, selon Maxime Cliche, ce qui explique pourquoi des sites d’opérations avancés sont situés à Inuvik ou à Iqaluit.
« On a certains adversaires qui sont près du Grand Nord, donc c’est une des voies par lesquelles on peut rentrer au Canada, ou en Alaska », indique-t-il.
« Avec les centres d’opérations avancés, ça nous permet d’opérer dans ces régions-là et de pouvoir avoir nos aéronefs sur place afin d’être en mesure de répondre », ajoute M. Cliche.
« Je pense que les exercices comme celui-ci […], c’est rassurant pour les gens dans le Nord […]. Mais c’est également un signe pour montrer que le Grand Nord, on ne l’oublie pas. C’est une [région] sur laquelle le NORAD a les yeux rivés, et ça, à tous les points de vue. »
Avec les informations de Jeremy Warren.